Marc chap 10

10:1 Jésus se mit en route pour se rendre aux confins de la Judée et de l'autre côté du Jourdain. Les foules s'assemblèrent de nouveau près de lui, et selon sa coutume, une fois de plus il les enseignait.
2 Les Pharisiens l'abordèrent et, pour l'éprouver, lui demandèrent s'il est permis à un homme de répudier sa femme.

Jésus était revenu à son lieu de résidence Capernaüm où il resta cette fois-ci moins qu'un jour. Il n'y retrournera jamais. Matthieu rapporte que Jésus quitta aussi la Galilée où il ne retournera plus de son vivant. Jésu se rapprochait de la Judée mais il était encore à l'est du Jourdain, en Pérée. Dès que la rumeur se répandit, "les foules s'assemblèrent de nouveau près de lui, et selon sa coutume, une fois de plus il les enseignait."

Tandis que Matthieu dit que Jésus y guérissait les malades, Marc ajoute que "selon sa coutume, une fois de plus il les enseignait." Il en aura l'occasion notamment lorsque les Pharisiens s'approchèrent de lui "et pour l'éprouver", lui posèrent une question délicate :
"Est-il permis à un homme de répudier sa femme ?" Il s'agissait vraiment d'une question piège car cette question avait été discutée au cours des générations et les avis étaient partagés. Les uns étaient d'avis qu'un homme pouvait répudier sa femme s'il trouvait quelque chose d'indécent en elle. C'est assez vague, aussi certains précisèrent que si en cuisant un repas, elle brûlait les pieds de son mari, c'était un motif suffisant. D'autres all`rent jusqu'à dire que si elle ne trouvait plus faveur "à ses yeux", il pouvait la renvoyer lorsqu'il en trouvait une plus agréable "à ses yeux" ! Aussi selon Matthieu, la question posée par les Pharisiens englobe aussi divers motifs : Les Pharisiens l'abordèrent et dirent pour l'éprouver : Est-il permis (à un homme) de répudier sa femme pour n'importe quel motif ? (Matthieu 19:3)  

Que va répondre Jésus ? Soutiendra-t-il les divers motifs invoqués par les uns et les autres pour répudier leur femme ?

À la question des Pharisiens s'il est permis à un homme de répudier sa femme exprimée pour l'éprouver :

10:3 Il leur répondit : Que vous a commandé Moïse ?
4 Moïse, dirent-ils, a permis d'écrire un acte de divorce et de répudier (sa femme) .
5 Et Jésus leur dit : C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse a écrit pour vous ce commandement.
6 Mais au commencement de la création, Dieu fit l'homme et la femme ;
7 c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme,
8 et les deux (époux) deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
9 Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni.

Jésus a donc répondu à la question des Pharisiens par une autre question : "Que vous a commandé Moïse ?"
Leur réponse est basée sur un texte des Saintes Écritures :

Citation :

Lorsqu'un homme aura pris et épousé une femme qui viendrait à ne plus obtenir sa faveur, parce qu'il aura trouvé en elle quelque chose d'inconvenant, il écrira pour elle une lettre de divorce et, après la lui avoir remise en main, il la renverra de sa maison (Deutéronome 21:1)

Les Pharisiens avait donc bien répondu à Jésus en lui disant que Moïse a permis d'écrire un acte de divorce et de répudier sa femme. La grande errreur des Pharisiens était de penser que dès le commencement, Dieu aurait envisagé un tel développement possible pour le mariage. Mais était-ce vraiment le cas ? Absolument pas. Jésus dit clairement que cette possibilité de répudier sa femme était une concession ultérieure de Dieu aux Isarélites vivant sous la loi de Moïse parce que Dieu tenait compte de "la dureté de cœur" des époux. Jésus ramène donc les Pharisiens au récit de la création où il était précisé que l'homme "s'attachera à sa femme", c'est le contraire de la répudier :

Citation :

23 L’homme s’écria : « Voici cette fois l’os de mes os et la chair de ma chair, celle-ci, on l’appellera femme car c’est de l’homme qu’elle a été prise. » 24 Aussi l’homme laisse-t-il son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et ils deviennent une seule chair." (Genèse 2:23-24)

La conclusion de Jésus basée sur le texte fondamental des Écritures sur le mariage est donc claire :
"Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni."
Jésus rétablira dans le cadre du Christianisme ce principe fondamental du mariage en supprimant également la polygamie tolérée jusque-là.

10:10 Lorsqu'ils furent dans la maison, les disciples le questionnèrent à nouveau sur ce sujet.
11 Il leur dit : Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère envers la première,
12 et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère.

Comme à l'accoutumé, Jésus enseigne encore ses disciples en privé après avoir répondu aux Pharisiens en public.
On remarquera que non seulement l'homme pouvait répudier sa femme mais la femme pouvait de même répudier son mari !
S'il est vrai qu'on se répudiait pour divers motifs, le divorce pour cause d'adultère était toutefois légitime.

Plus tard, l'apôtre Paul donna sous inspiration divine diverses informations pour les Chrétiens dans 1 Corinthiens chap 7 qu'il serait utile de lire entièrement mais dont je cite juste la conclusion:

Citation :

39 Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant ; mais si le mari vient à s'endormir dans la mort, elle est libre de se marier à qui elle veut ; seulement, que ce soit dans le Seigneur. (1Corinthiens 7:39)

La recommandation de se marier seulement "dans le Seigneur" - donc d'épouser seulement un Chrétien/une Chrétienne - est une recommandation sage qui évite bien des souffrances !

Il arrive malheureusement dans le cadre du christianisme qu'un conjoint commette l'adultère comme cela arrivait dans le cadre du peuple de Dieu de l'antiquité. La Bible rapporte qu'un tel péché grave pouvait être pardonné par Dieu lorsqu'il y avait un repentir sincère.

13 Des gens lui amenèrent des petits enfants pour qu'il les touche. Mais les disciples leur firent des reproches.
14 Jésus, en le voyant, fut indigné et leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le royaume de Dieu est pour leurs pareils.

Marc venait de rapporter le récit dans lequel Jésus s'exprima sur le mariage, la suite logique était d'exposer ensuite ce que Jésus pense des enfants.

Il est touchant de lire que les parents pensaient à amener les petits enfants à Jésus pour qu'ils puissent eux aussi recevoir sa bénédiction. Pourquoi les disciples leur firent des reproches n'est pas précisé, toujours est-il qu'ils tentèrent d'empêcher les enfants de venir à Jésus. De leur point de vue, leur intention était certainement bonne en voulant les empêcher de "déranger" le Maître. Mais n'avaient-ils pas compris que les enfants pouvaient également bénéficier des services du Messie ? Pourquoi les empêcher d'aller vers lui ?

Un des récits les plus touchants des Évangiles est la résurrection de la fille de Jaïrus âgée de douze ans.
En vérité, Jésus se souciait aussi des enfants, ce qui devint évident á sa réaction suite à l'intervention de ses disciples voulant empêcher les enfants d'aller vers lui. Il en "fut indigné" ! Promptement, Jésus inclut les enfants dans son enseignement en disant : "Le royaume de Dieu est pour leurs pareils"

Mais que voulait dire Jésus avec ces paroles ? Il avait déjà étonné Nicodème en lui disant que pour entrer dans le royaume de Dieu, il faut naître de nouveau ! Comment le royaume est-il pour ceux qui sont pareils aux enfants ?

10:15 En vérité, je vous le dis, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n'y entrera point.
16 Puis il les embrassa et les bénit, en leur imposant les mains.

Jésus venait d'exprimer avec une profonde émotion son indignation envers ses disciples qui essayaient d'empêcher les enfants de venir à lui. Mais que voulait dire Jésus en disant : "Le royaume de Dieu est pour leurs pareils" ? Comment le royaume est-il pour ceux qui sont pareils aux enfants ?

Les parents qui ont eu le privilège de faire connaître Dieu et Jésus à leurs enfants savent par expérience avec quelle réceptivité ils écoutent lorsqu'on leur parle de Dieu. J'ai eu la joie avec mon épouse d'enseigner nos 5 enfants dès leur plus jeune âge en employant notamment des images mettant à leur portée des évènements bibliques en commençant par la création jusqu'à Jésus. Je vois encore leurs yeux rayonnants exprimant la joie et l'admiration pour les choses qu'ils apprenaient ! Ils sont adultes depuis longtemps et ont eux-mêmes des enfants et des petits-enfants. Il sont gardé la foi et l'ont enrichie eux-mêmes avec le temps.

J'ai connu des adultes qui recevaient eux aussi avec simplicité et admiration l'implantation de la Bonne Nouvelle ou Évangile de Jésus-Christ (Marc 1:1) Heureux ceux qui reçoivent le royaume de Dieu comme un petit enfant et qui font ensuite leur part toute leur vie durant pour y entrer !

Certains sont d'avis que les enfants doivent recevoir le royaume de Dieu comme des adultes. C'est exactement le contraire qui est vrai : les adultes doivent recevoir le royaume de Dieu comme un petit enfant ! Ce sont de tels croyants qui sont bénis, ce que Jésus a indiqué en embrassant et en bénissant les enfants qui étaient venus à lui

10:17 Comme Jésus se mettait en chemin, un homme accourut et, se jetant à genoux devant lui, il lui demanda : Bon Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ?
18 Jésus lui dit : Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, si ce n'est Dieu seul.
19 Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre ; ne commets pas d'adultère ; ne commets pas de vol ; ne dis pas de faux témoignage ; ne fais de tort à personne ; honore ton père et ta mère.
20 Il lui répondit : Maître, j'ai gardé tout cela dès ma jeunesse.

Qui est cet home qui se présente à Jésus en se jetant à ses pieds ?

 En apparence , c'est une personne humble et consciente  , de sa condition d'éloignement de Dieu , de pécheur  repentant , ce qu'il met en scène en se jetant aux pieds de  Jésus   , le flattant généreusement  en l'appelant " Bon maître "  
 Cela rappelle la morale d'une  fable célèbre qui se conclut ainsi :  " apprenez que tout flatteur vit aux dépends de celui qui l'écoute " 
  Certea, Jesus est attentif , prêt à l'écouter  , il souligne cependant son insensibilité à la flatterie en lui faisant remarquer que seul Dieu est digne d'éloge , et que les hommes qui mettent en œuvre sa volonté ne peuvent  en retirer les fruits qui lui reviennent. Jésus ne dit pas qu'il n'est pas  bon , il dit tout simplement que le mérite en revient à Dieu seul   car il est celui qui nous à fait.
Ainsi Jésus ne se laisse pas influencer  par les apparences  , même si la mise en scène est impressionnante.
 "Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?" demande le jeune homme  ...
 la réponse de Jesus est une question qui fait appel à la capacité de raisonnement  et sa connaissance des exigences divines " tu connais les commandements "
Jésus lui rappelle ce que tout Juif doit savoir que " la vie dépend de l'obéissance " :

Citation :

 Vous observerez mes Lois et mes ordonnances; l'homme qui les mettra en pratique vivra par elles. Je suis Yahweh. (Lévitique 18: 5)

  Mais l'homme trouve celà trop simple  , en effet n'est-ce pas ce qu'il fait depuis sa jeunesse le signifie-t-il. Jésus le regardant connaît son cœur  , il a à faire à un riche qui pense être juste ,  aussi Jesus va éprouver sa foi  et sa sincérité :
"Tu veux être parfait ?"  lui dit -il
Ce que Jésus souligne , c'est que malgré sa prétention d'obéir à la loi  , il n'est pas parvenu à la perfection. Jésus va lui indiquer le moyen d'y parvenir  .... !

21 Jésus l'ayant regardé l'aima...

Jésus lit au-dedans de ce jeune homme. Dans son coeur.
Il sait. Il connait son point faible.

Le condamne-t-il pour cet étalage de révérence ?

On a plutôt l'impression claire que le Roi souffre avec ce dernier.

Le texte nous dit de Jésus qu'Il l'aima...

Peut-être que -le Père le sait- plus tard, au cours son développement personnel, ce jeune homme aura-t-il compris et validé cet enseignement fondamental du Fils de Dieu qu'il a fui visiblement sur le moment...

10:21 Jésus l'ayant regardé l'aima ; puis il lui dit : Il te manque une chose ; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis-moi.
22 Mais lui s'assombrit à ces paroles et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens.

Jésus "l'aima" (texte grec ηγαπησεν αυτον de agapê, l'amour intelligent basé sur les principes). L'obéissance à la loi de Dieu de cet homme plaisait à Jésus, aussi était-il prêt à lui proposer de devenir son disciple d'une manière privilégiée en l'invitant à le suivre dans le cercle restreint de ses apôtres et de quelques autres disciples, dont quelques femmes aisées les soutenant matériellement.

Jésus posa une seule condition : "va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis-moi." Ce n'était pas la première personne à laquelle Jésus avait dit : "Viens, suis-moi." Ses apôtres le suivirent en laissant derrière eux leur emploi bien que par exemple Pierre garda sa maison. Mais dans le cas de cet homme, Jésus demanda de vendre tout ce qu'il avait et de le distribuer aux pauvres puis de le suivre. Il aurait alors "un trésor dans le ciel" ! C'était trop lui demander. Sa foi n'était pas assez grande et il "s'assombrit et s'en alla tout triste.

Pour pouvoir suivre Jésus, ce n'était pas la règle de sacrifier "tous ses biens" puisque comme vu, Pierre garda sa maison et des femmes aisées soutenaient matériellement l'oeuvre de Jésus :

Citation :

1 Par la suite, il se mit à cheminer de ville en ville et de village en village ; il proclamait et annonçait la bonne nouvelle du règne de Dieu. Les Douze étaient avec lui, 2 ainsi que quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits mauvais et de maladies : Marie, celle qu'on appelle Madeleine, de qui étaient sortis sept démons, 3 Jeanne, femme de Chuza, intendant d'Hérode, Susanne, et beaucoup d'autres, qui utilisaient leurs biens pour les servir. (Luc 8:1-3)

L'amour de l'argent fut l'obstacle qui empêcha cet homme à sacrifiier ses biens pour pouvoir suivre Jésus comme cela lui était demandé afin d'avoir "un trésor dans le ciel" !

10:23 Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples : Qu'il est difficile à ceux qui ont des biens d'entrer dans le royaume de Dieu !
24 Les disciples étaient stupéfaits par ses paroles. Et Jésus reprit et leur dit : Mes enfants, qu'il est difficile [à ceux qui se confient dans les richesses] d'entrer dans le royaume de Dieu.

En regardant d'abord autour de lui, Jésus veut particulièrement attirer l'attention de ses disciples sur la conclusion à tirer de ses paroles. En leur disant ensuite qu'il est difficile à ceux possédant des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu, il confirme ce qui vient de se passer avec l'homme riche qui s'était en allé tout triste parce que Jésus lui avait demandé de donner ses biens aux pauvres avant de le suivre.

Le texte de Marc nous apprend ensuite que : "les disciples étaient stupéfaits par ses paroles" ! Jésus insiste alors en précisant que c'est pour "ceux qui se confient en les richesses" qu'il est difficile d'entrer dans le royaume de Dieu. Pourquoi ? Eh bien c'est simple : où est alors leur foi ?  Notons que Jésus appelle ici ses disciples tendrement "Mes enfants" pour leur faire comprendre qu'ils devaient encore croître en maturité pour saisir pleinement son enseignement. N'est-ce pas un moment approprié d'en tirer un enseignement personnel en nous demandant humblement où nous en sommes personnellement dans la maturité chrétienne ?  Méditons sur ces paroles :

Citation :

11 C'est lui qui a donné les uns comme apôtres, d'autres comme prophètes, d'autres comme annonciateurs de la bonne nouvelle, d'autres comme bergers et maîtres, 12 afin de former les saints pour l'œuvre du ministère, pour la construction du corps du Christ, 13 jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état de l'homme adulte, à la mesure de la stature parfaite du Christ. 14 Ainsi nous ne serons plus des tout-petits ballottés par les flots et entraînés à tout vent d'enseignement, joués et égarés par la ruse et les manœuvres des gens ; 15 en disant la vérité, dans l'amour, nous croîtrons à tous égards en celui qui est la tête, le Christ. 16 C'est par lui que le corps tout entier, bien coordonné et uni grâce à toutes les jointures qui le desservent, met en œuvre sa croissance dans la mesure qui convient à chaque partie, pour se construire lui-même dans l'amour. (Éphésiens 4:11-16)

10:25 Il est plus facile à un chameau de passer par le trou de l'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu.

Diverses explications contradictoires au cours des siècles ont été données sur ces paroles de Jésus qui sont pourtant simples !
La comparaison du chameau et du trou d'une aiguille est tout aussi claire que sa comparaison : "Guides aveugles ! Vous filtrez le moucheron, et vous avalez le chameau !" (Matthieu 23:24)

Tout comme il est impossible à un chameau de  passer par le trou d'une aiguille, de même il est impossible à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu si après être devenu croyant, il continue à "se confier en ses richesses" ! C'est la foi dans le sacrifice rédempteur de Jésus et en la grâce de Dieu qui déclare juste un pécheur sur la base de cette foi qui sauve :

Citation :

21 Mais maintenant, Dieu nous a montré comment il nous rend justes devant lui, et cela sans l'intervention de la loi. Les livres de la Loi et des Prophètes l'avaient déjà attesté : 22 Dieu rend les hommes justes à ses yeux par leur foi en Jésus-Christ. Il le fait pour tous ceux qui croient au Christ, car il n'y a pas de différence entre eux : 23 tous ont péché et sont privés de la présence glorieuse de Dieu. 24 Mais Dieu, dans sa bonté, les rend justes à ses yeux, gratuitement, par Jésus-Christ qui les délivre du péché. 25-26 Dieu l'a offert comme un sacrifice afin que, par sa mort, le Christ obtienne le pardon des péchés en faveur de ceux qui croient en lui. Dieu a montré ainsi qu'il est toujours juste : il l'était autrefois quand il a patienté et laissé impunis les péchés des hommes ; il l'est dans le temps présent, puisqu'il veut à la fois être juste et rendre justes tous ceux qui croient en Jésus. (Romains 3:21-26)

26 Les disciples s'étonnaient encore davantage et se disaient les uns aux autres : Alors, qui peut être sauvé ?
27 Jésus les regarda et dit : Cela est impossible aux hommes, mais non à Dieu, car tout est possible à Dieu.

Le constat  des disciples est d'une logique impitoyable. En effet personne de ses propres mérites ne peut être sauvé, le commentaire précèdent en fait la demonstration  en citant Paul aux Romains  chapitre 3 :

Citation :

23 tous ont péché et sont privés de la présence glorieuse de Dieu.

Comme Paul en fait le constat, il en avait aussi donné  la conséquence :

Citation :

C'est pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort est passée à tous les humains, parce que tous ont péché... (Romains 5:12)

 C'est cette évidence  qui s'impose à l'esprit des  disciples suite à ses paroles concernant la difficultés pour ceux  qui sont riches en bien matériels d'intégrer la faveur de Dieu  et d'hériter le royaume. Jesus, conscient  du sentiment qu'il a généré en eux, s'empresse de les rassurer  par des paroles qui ne peuvent être contestées :
Ce qui est impossible aux hommes , Dieu le rend possible de par les dispositions  qu'il met en œuvre  pour vaincre les effets néfastes du péché.
Dès lors, le salut ne dépend pas d'un mérite quelconque, d'un privilège particulier ,  de richesses accumulées. Tout celà ne peut  changer  le cours des choses,  seul Dieu  peut accorder le salut par le moyen de ses positions qui sollicitent  notre entière coopération  ( le désir sincère ) et une foi sans faille !
Ce qui est perdu pour l'homme peut être rétabli par Dieu.
Ce fait est souligné  par cette déclaration de Jésus

Citation :

Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle. (Jean 3:16)

10:28 Pierre se mit à lui dire : Voici que nous avons tout quitté et que nous t'avons suivi.
29 Jésus répondit : En vérité, je vous le dis, il n'est personne qui ait quitté, à cause de moi et de l'Évangile, maison, frères, sœurs, mère, père, enfants ou terres,
30 et qui ne reçoive au centuple, présentement dans ce temps-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants et des terres, avec des persécutions et, dans le siècle à venir, la vie éternelle.
31 Plusieurs des premiers seront les derniers, et les derniers seront les premiers.

Qui peut être sauvé ? C'était la question discutée avec Jésus qui avait répondu que pour Dieu, c'est possible !
Pierre enchaîne en demandant à Jésus : "Voici que nous avons tout quitté et que nous t'avons suivi." (Pas comme l'homme riche qui s'éloigna de Jésus qui lui avait demandé de donner ses biens aux pauvres et de le suivre).

Jésus savait que ceux qui se mettraient à le suivre seraient bien souvent rejetés par les membres de leur propre famille et subiraient des pertes matérielles. Il les rassure en leur disant que déjà dans le monde présent, ils deviendraient des membres d'une famille bien plus grande dont Dieu est le Père et Jésus leur grand frère. Il est vrai qu'en apparence, il faudrait se contenter d'être à "deux ou trois avec Jésus au milieu d'eux" (Matthieu 18:20). Mais ses disciples authentiques deviendraient des membres de "la communauté mondiale des frères" * (1Pierre 5:9) et recevraient donc déjà tout "au centuple" ! Jésus ne leur cache pas que ce serait toutefois encore : "avec des persécutions", ce qui rappelle les paroles de Jésus dans le sermon sur la montagne :

Citation :

10 Heureux ceux qu'on persécute parce qu'ils agissent comme Dieu le demande, car le Royaume des cieux est à eux ! 11 Heureux êtes-vous si les hommes vous insultent, vous persécutent et disent faussement toute sorte de mal contre vous parce que vous croyez en moi. 12 Réjouissez-vous, soyez heureux, car une grande récompense vous attend dans les cieux. C'est ainsi, en effet, qu'on a persécuté les prophètes qui ont vécu avant vous. (Matthieu 5:10-12)

Mais dans le monde à venir, les disciples fidèles recevraient "la vie éternelle" ! Ils seraient donc finalement gagnants en toutes choses.

Mais attention, rien n'est encore gagné !
Certains qui croiraient être les premiers seront finalement les derniers et inversément, ceux considérés comme les derniers seront les premiers.

* Voir le sujet du forum "La communauté mondiale des frères - 1Pierre 5:9" en cliquant sur
https://jesus.forumgratuit.org/t2005-la-communaute-mondiale-des-freres-1pierre-59?highlight=communaut%E9+mondiale

10:32 Ils étaient en chemin pour monter à Jérusalem, et Jésus allait devant eux. Les disciples étaient angoissés et ceux qui suivaient étaient dans la crainte. Jésus prit de nouveau les douze auprès de lui, et se mit à leur dire ce qui devait lui arriver :

Jésus se dirige résolument en direction de Jérusalem et sa détermination de faire face aux choses qui l'y attendent devient évidente car il marche d'un pas décidé devant les douze et les autres qui l'accompagnaient.

Ils n'étaient pas les seuls qui se dirigeaient ainsi vers Jérusalem avant la pâque. De tout le pays, des groupes de voyageurs étaient ainsi en marche vers Jérusalem à cette époque de l'année. Beaucoup arrivaient tôt avant la pâque pour participer aux rites de purification et pour d'autres raisons, notamment pour passer du temps avec la parenté et les amis venant d'autres régions du pays.

C'est donc en route que peu avant Jéricho, Jésus va annoncer pour la 3è fois sa mort et sa résurrection à Jérusalem alors qu'ils étaient déjà angoissés et dans la crainte.

Jésus ne cherche pas à calmer l'inquiétude des disciples sur ce qui l'attend mais l'intensifie encore en disant :

10:33 Voici : nous montons à Jérusalem, et le Fils de l'homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort, le livreront aux païens,
34 se moqueront de lui, cracheront sur lui, le flagelleront et le feront mourir ; et trois jours après, il ressuscitera.

en précisant qu'il sera "livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes", il les prépare à l'idée que l'un d'eux le livrera au sanhédrin, le tribunal suprême de la nation. Jésus ne laisse aucun doute sur l'issue puisqu'il leur dit à l'avance qu "ils le condamneront à mort, le livreront aux païens."

Les "païens" sont évidemment les Romains. Pour un Juif, être condamné à mort signifie qu'il va être crucifié, une des plus cruelles formes d'exécution. Que cette exécution serait précédée par des moqueries et des crachats est en relation avec l'accusation : le roi des Juifs ! Par contre la flagellation allait être une décision du juge romain pour limiter le verdict afin d'éviter à l'accusé la mort par crucifixion mais cela ne suffira  pas aux accusateurs du sanhédrin qui voudront absolument sa mort. Jésus savait donc exactement à l'avance ce qui l'attendait, d'autant plus que le prophète Isaïe avait prédit au sujet du Messie :

Citation :

Il était méprisé, rejeté par les hommes, un homme de douleur marqué par la souffrance, l’un de ceux devant qui on se cache le visage ; il n’était rien et nous l’avons négligé. En fait, ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'était chargé; et nous, nous le pensions atteint d'un fléau, frappé par Dieu et affligé. Or il était transpercé à cause de nos transgressions, écrasé à cause de nos fautes; la correction qui nous vaut la paix est tombée sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous avons été guéris. (Isaïe 53:3-5)

Finalement, Jésus ne laisse pas les disciples dans le désarroi puisqu'il prédit : "et trois jours après, il ressuscitera."

10:35 Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître, nous voudrions que tu fasses pour nous ce que nous allons te demander. »
36 Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »
37 Ils lui dirent : « Accorde-nous de siéger dans ta gloire l’un à ta droite et l’autre à ta gauche. »

Matthieu précise que c'était la mère de Jacques et de Jean qui était la porte-parole de la demande de placer ses fils Jacques et Jean l'un à droite et l'autre à la gauche de Jésus lorsqu'il siégerait dans sa gloire. Ses fils étaient évidemment d'accord avec elle pour ce plan. Jacques et Jean appartenaient au cercle restreint des apôtres que Jésus prit avec lui à certaines occasions particulières, notamment lors de la résurrection de la fille du chef de la synagogue (Marc 5:38), pour être témoins de la transfiguration (Marc 9:2) et comme nous le verrons encore plus en détail, dans le jardin de Gethsémané (Marc 14:33).

Lorsque Jésus entend cette parole "Maître, nous voudrions que tu fasses pour nous ce que nous allons te demander", Jésus ne s'engage pas aveuglément en disant "tout ce que vous voudrez" mais pose prudemment la question : "Que voulez-vous que je fasse pour vous ?"

C'est alors que la demande est faite à Jésus : "Accorde-nous de siéger dans ta gloire l’un à ta droite et l’autre à ta gauche." La mère de Jacques et de Jean et ses fils eux-mêmes croyaient donc fermement à la future gloire de Jésus sur son trône. Quelle mère croyante n'aimerait pas voir ses 2 fils assis aux côtés de Jésus dans le royaume ! Notons que ni la mère ni les fils demandent quelque chose pour elle. Comment Jésus et les autres apôtres vont-ils prendre la chose ?