Matthieu chap 8

8:1 Et quand il fut descendu de la montagne, de grandes foules le suivirent.

Ceux qui étaient sur la montagne avec Jésus lors de son discours ont entendu des paroles admirables.
Certains d'entre eux et beaucoup d'autres verront bientôt des miracles prouvant sans le moindre doute que Jésus est bien le Messie tant attendu.

Matthieu rapporte d'abord une série de guérisons miraculeuses.
Les premiers miracles sont rapportés dans le chapitre 8:1-17.
Puis Matthieu choisit un autre jour remarquable du ministère de Jésus. ( 8:18-9:8 )
Un 3è jour durant lequel Jésus fit de grands miracles suivra dans le chapitre 9:10-34.

Jésus agira avec compassion envers les souffants et avec une grande authorité qui lui a été conférée par le Dieu Tout-Puissant.

8:2 Et voici, un lépreux s’approchant, se prosterna devant lui, disant : Seigneur, si tu veux, tu peux me rendre net.
3 Et [Jésus], étendant la main, le toucha, disant : Je veux, sois net. Et aussitôt il fut nettoyé de sa lèpre.
4 Et Jésus lui dit : Prends garde de ne le dire à personne ; mais va, montre-toi au sacrificateur et offre le don que Moïse a ordonné, pour qu’il leur serve de témoignage.

Ce lépreux était remarquable sous divers aspects. Il était bien informé sur ce que Jésus pouvait faire et avait une grande foi en étant convaincu que Jésus pouvait le guérir de sa lèpre fort avancée - Luc précise qu'il était "couvert de lèpre" (Luc 5:21) - et il trouva un moyen de s'approcher de Jésus malgré les restrictions imposées par la loi aux lépreux pour en empêcher la contagion parmi le peuple. En disant à Jésus "Seigneur", il le reconnaissait comme tel. Il reconnaissait même que Dieu laissait à la volonté de Jésus de guérir qui il voulait !

Jésus "toucha" le lépreux - ce qui devait étonner chaque Juif présent - et Mark 1:41 précise que Jésus était "rempli de compassion" en guérissant le lépreux. Le texte dit simplement qu'il était "nettoyé (purifié) de sa lèpre." Ses membres rongés par la maladie et sa peau furent rétablis !

Vivant dans une période de transition entre "la loi de Moise" et "la loi du Christ" (Galates 6:2), Jésus recommanda à l'homme guéri de sa lèpre de se présenter au sacrificateur confomément au texte de Lévitique 14:2-32. En route pour Jérusalem, il ne devait parler à personne de sa guérison miraculeuse de la lèpre jusqu'à ce que les prêtres aient constaté qu'il était devenu pur. Ce faisant, cela servait de témoignage, notamment aux conducteurs religieux qui cherchaient un prétexte contre Jésus.

8:5 Et comme il entrait dans Capernaüm, un centurion vint à lui, le suppliant,
6 et disant : Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, atteint de paralysie, horriblement tourmenté.
7 Et Jésus lui dit : J’irai, moi, et je le guérirai.

Ce centurion impressionne sous plusieurs aspects.
D'abord par sa compassion pour son serviteur malade pour lequel il s'abaisse à demander de l'aide à un Juif en le "suppliant" au lieu de faire pression sur lui puisqu'il est un porteur d'autorité du pouvoir occupant. Ce qui étonne encore davantage, c'est sa foi en Jésus et en sa capacité d'aider son serviteur en lui demandant de faire un miracle.

Jésus lui répond spontanément en l'assurant qu'il ira guérir son serviteur.

8:8 Et le centurion répondit et dit : Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; mais dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri ;
9 car moi aussi, je suis un homme placé sous l’autorité [d’autrui], ayant sous moi des soldats ; et je dis à l’un : Va, et il va ; et à un autre : Viens, et il vient ; et à mon esclave : Fais cela, et il le fait.

Jésus avait assuré le centurion qu'il irait chez lui pour guérir son serviteur. Jésus, un Juif, s'était déclaré prêt à se rendre dans la maison d'un non-Juif ! Le centurion, conscient des coutumes des Juifs, n'avait pas attendu de Jésus qu'il aille si loin. Il avait seulement souhaité que Jésus dise "une parole" et qu'il guérisse ainsi son serviteur.
 
En disant à Jésus :"Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit", le centurion reconnaissait non seulement la sainteté de Jésus comme envoyé de Dieu mais également sa propre situation comme païen parmi les membres du peuple de Dieu de l'antiquité. Le livre des Actes parlera plus tard d'un autre centurion romain vivant en Israel ayant la même conception ainsi que ceux de sa maison.

Le centurion explique maintenant ce qu'il veut dire par "dis seulement une parole" en disant à Jésus qu'il a des soldats auquels il donne un ordre et ils font ce qu'il dit. Si Jésus disait seulement "une parole", le centurion est convaincu que le serviteur serait guéri !

8:10 Et Jésus, l’ayant entendu, s’en étonna, et dit à ceux qui [le] suivaient : En vérité, je vous dis : je n’ai pas trouvé, même en Israël, une si grande foi.
11 Et je vous dis que plusieurs viendront d’orient et d’occident, et s’assiéront avec Abraham et Isaac et Jacob dans le royaume des cieux ;
12 mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres de dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents.
13 Et Jésus dit au centurion : Va, et qu’il te soit fait comme tu as cru ; et à cette heure-là son serviteur fut guéri.

La foi vient de ce qu'on entend, notamment de la parole de Dieu. Ici, le plus illustre des représentants de Dieu a dit à cet homme païen que son serviteur sera guéri, et l'homme l'a cru ! Jésus constate que même en Israël, il n'a pas trouvé une foi aussi grande, aussi spontanée !

Il est logique que Jésus enchaîne ensuite en parlant de tous les païens qui viendraient d’orient et d’occident pour se mettre à table avec Abraham, Isaac, Jacob dans le royaume des cieux. Cela devait rappeler aux Juifs présents que la postérité d'Abraham incluerait des gens des toutes les nations, de tous les peuples, de toutes les langues. Dans le livre de l'Apocalypse, la grande foule de toutes les nations présente dans le naós, le sanctuaire céleste, montre la réalisation finale des paroles de Jésus. Ce qui est triste, c'est que beaucoup parmi les premiers invités - les membres du peuple de Dieu de l'antiquité - ne répondirent pas positivement à l'invitation de Jean-Baptiste, puis de Jésus et de ses disciples et la plupart ne viennent toujours pas au royaume de Dieu de nos jours.

Quant au centurion qui manifesta une telle foi dans les paroles de Jésus, son serviteur fût guéri à distance par Jésus. Espérons que nous retrouverons ce centurion dans le royaume des cieux !

8:14 Et Jésus, étant venu dans la maison de Pierre, vit la belle-mère de Pierre couchée là et ayant la fièvre ;
15 et il lui toucha la main, et la fièvre la quitta ; et elle se leva et le servit.

Puisque Jésus habitait à Capernaüm à ce moment-là, il était probablement invité à prendre un repas chez Pierre. Lorsqu'il arriva dans la maison de Pierre, la belle-mère de Pierre était couchée et elle avait de la fièvre. Marc rapporte que Jacques et Jean étaient également présents, donc invités eux aussi. Jésus guérit alors la belle-mère de Pierre qui fut même en état alors de s'occuper du repas et de servir les invités.

L'apôtre Paul nous apprendra plus tard que la femme de Pierre vivait encore à ce moment-là puisque par la suite, elle suivait son mari lorsqu'il était en déplacement au service de la Bonne Nouvelle:

Citation :

N'avons-nous, pas le droit de mener avec nous une femme d'entre nos sœurs, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ? (1Corinthiens 9:5)

8:16 Et le soir étant venu, on lui apporta beaucoup de démoniaques ; et il chassa les esprits par [une] parole, et guérit tous ceux qui se portaient mal ;
17 en sorte que fût accompli ce qui a été dit par Ésaïe le prophète, disant: "Lui-même a pris nos langueurs, et a porté nos maladies."

"Le soir étant venu" indique ici que le sabbat était terminé et on pouvait maintenant apporter à Jésus même de plus loin beaucoup d'autres malades et de démoniaques. Il n'y a pas eu un seul échec : Jésus "guérit tous ceux qui se portaient mal" !

Matthieu prend bien soin de préciser que tout cela accomplit ce qui est écrit, notamment dans le prophète Ésaïe :

Citation :

Vraiment c'était nos maladies qu'il portait, et nos douleurs dont il s'était chargé; et nous, nous le regardions comme un puni, frappé de Dieu et humilié. Mais lui, il a été transpercé à cause de nos péchés, broyé à cause de nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix a été sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun de nous suivait sa propre voie; et Yahweh a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous. On le maltraite, et lui se soumet et n'ouvre pas la bouche, semblable à l'agneau qu'on mène à la tuerie, et à la brebis muette devant ceux qui la tondent; il n'ouvre point la bouche. (Ésaïe 53:4-7)

8:18 Or Jésus, voyant de grandes foules autour de lui, commanda de passer à l’autre rive.
19 Et un scribe s’approchant, lui dit : Maître, je te suivrai où que tu ailles.

Matthieu reprend son écrit un soir d'un autre jour où Jésus avait été occupé avec une foule.
Jésus était fatigué et souhaitait laisser la foule pour passer à l'autre rive. Nous verrons qu'il va bientôt s'endormir dans la barque.
Mais avant de quitter la foule, un scribe vient encore s'adresser à lui en lui disant : "Maître, je te suivrai où que tu ailles."
Quelle belle et rare offre de la part d'un scribe !

Quels étaient les mobiles de cet homme pour suivre Jésus en permanence comme le faisaient le apôtres ?
Que va répondre Jésus à une telle candidature au service à plein temps avec le Messie ?

14:20 Et Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des demeures ; mais le fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête.

À la proposition du scribe de suivre Jésus, la réponse est ni oui ni non. Jésus expose tout simplement ce que cela signifierait dans la pratique : une vie de sacrifices dans la plus grande simplicité en se contentant du minimum nécessaire.

Il est vrai que Jésus ne vivait pas de mendicité. Son groupe permanent avait une bourse tenue par Judas et de laquelle ils pouvaient même donner aux pauvres. Luc rapporte que non seulement les 12 accompagnaient Jésus mais également des femmes dévouées qui soutenaient l'oeuvre avec leurs moyens :

Citation :

Par la suite, il se mit à cheminer de ville en ville et de village en village; il proclamait et annonçait la bonne nouvelle du règne de Dieu. Les Douze étaient avec lui, ainsi que quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits mauvais et de maladies: Marie, celle qu'on appelle Madeleine, de qui étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Chuza, intendant d'Hérode, Susanne, et beaucoup d'autres, qui utilisaient leurs biens pour les servir. (Luc 8:1-3)

En fait, ce que Jésus expose au scribe désireux de le suivre ainsi qu'à tous ceux qui voudraient en faire de même par la suite, c'est d'agir conformément à ses paroles dans le sermon sur la montagne :

Citation :

Ne vous inquiétez donc pas et ne dites pas: 'Que mangerons-nous? Que boirons-nous? Avec quoi nous habillerons-nous?'  Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. (Matthieu 6:31-33)

8:21 Et un autre de ses disciples lui dit : Seigneur, permets-moi de m’en aller premièrement et d’ensevelir mon père.
22 Mais Jésus lui dit : Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts.

Dans les comparaisons de Jésus, le littéral et le symbolique se cotoyent, ce qui ressort du récit suivant dans lequel un autre disciple désire suivre Jésus comme le scribe mentionné précédemment mais il pense ne pas pouvoir le faire tout de suite car il doit d'abord "ensevelir" son père.

Il était courant dans cette région d'enterrer les morts le jour même ou le lendemain de leur décès. Si donc ce disciple venait d'apprendre le décès de son père, c'était tout au plus une question de quelques jours avant que ce disciple puisse suivre Jésus dans son ministère. Jésus allant lui-même aux enterrements et aux mariages, il pouvait très bien comprendre qu'un de ses disciples s'absente brièvement pour une question familiale. Le mot "ensevelir" le père a donc ici un autre sens. Le disciple voulait d'abord prendre soin de son père probablement âgé et nécessitant de l'aide avant de suivre Jésus dans son ministère, ce qui était certainement louable. Cependant, ce disciple avait exprimé le désir de suivre Jésus dans son ministère consistant à sauver des vies pour l'éternité, ce qui est certainement une activité urgente. Jésus recommandait donc de laisser "les morts" de la famille "ensevelir" le père de ce disciple en prenant soin de lui jusqu'à son décès. Plus tard, l'apôtre Paul expliquera dans quel sens certains sont encore "morts" et d'autres devenus "vivants" :

Citation :

Quant à vous, vous étiez morts à cause de vos fautes et de vos péchés, que vous pratiquiez autrefois conformément à la façon de vivre de ce monde, conformément au prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui est actuellement à l'oeuvre parmi les hommes rebelles. Nous tous aussi, nous étions de leur nombre: notre conduite était dictée par les désirs de notre nature propre, puisque nous accomplissions les volontés de la nature humaine et de nos pensées, et nous étions, par notre condition même, destinés à la colère, tout comme les autres. Mais Dieu est riche en compassion. A cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts en raison de nos fautes, il nous a rendus à la vie avec Christ - c'est par grâce que vous êtes sauvés - ... (Ephésiens 2:1-5)

Ne mettez plus vos membres au service du péché comme des instruments de l'injustice, mais au contraire livrez-vous vous-mêmes à Dieu comme des morts revenus à la vie et mettez vos membres à son service comme des instruments de la justice. (Romains 6:13)

Luc rapporte pleinement dans son Évangile pour quoi faire Jésus invitait cet homme à le suivre :

Citation :

Mais Jésus lui dit: «Laisse les morts enterrer leurs morts et toi, va annoncer le royaume de Dieu.» (Luc 9:60)

8:23 Et quand il fut monté dans la nacelle, ses disciples le suivirent ;
24 et voici, une grande tourmente s’éleva sur la mer, en sorte que la nacelle était couverte par les vagues ; mais lui dormait.
25 Et les disciples s’approchèrent et le réveillèrent, disant : Seigneur, sauve-[nous] ! nous périssons.
26 Et il leur dit : Pourquoi êtes-vous craintifs, gens de petite foi ? Alors, s’étant levé, il reprit les vents et la mer, et il se fit un grand calme.
27 Et les gens s’en étonnèrent, disant : Quel est celui-ci, que les vents même et la mer lui obéissent !

Beaucoup de lecteurs s'étonnent de lire que Jésus dormait alors qu'une violente tempête s'était levée. Mais quiconque a attentivement lu les Évangiles a pu constater que Jésus se levait tôt le matin et recevait jusque tard le soir ceux qui venaient chercher son aide. De plus, lorsqu'il guérissait, "une force" sortait de lui (Luc 8:46). Il était donc normal que Jésus soit fatigué après une dure journée de travail pour le royaume de Dieu.

Les disciples dans la barque étaient habitués aux changements brusques du temps sur le lac. En tant que pêcheurs, ils savaient ce qu'il fallait faire mais lors de cette tempête, ils étaient dépassés. Des pêcheurs viennent alors demander de l'aide à un charpentier pour survivre dans cette tempête ! Le texte de Matthieu dit simplement : "... s’étant levé, il reprit les vents et la mer, et il se fit un grand calme."

Ceux qui étaient témoins de ce miracle soulevèrent la question : "Quel est celui-ci, que les vents même et la mer lui obéissent !"
Jésus était évidemment plus qu'un charpentier, il était le Messie, le Fils de Dieu.

8:28 Et quand il arriva à l’autre rive, dans le pays des Gergéséniens, deux démoniaques, sortant des sépulcres, vinrent à sa rencontre ; [et ils étaient] très-violents, en sorte que personne ne pouvait passer par ce chemin-là.

Ces deux hommes contrôlés par des esprits malfaisants vivaient dans les sépulcres taillés dans le roc, ce qui leur offrait une protection contre les intempéries.  Leur violence en dit long sur l'état mental des créatures spirituelles qui les contrôlaient. De toute évidence, ces esprits étaient dégénérés depuis qu'ils se joignirent à Satan dans sa rébellion contre Dieu. Le récit plus détaillé de Marc nous apprend sur l'un des deux hommes possédés que

Citation :

absolument personne encore n’avait pu l’attacher, même avec une chaîne ; souvent, en effet, on l’avait lié avec des entraves et des chaînes, mais les chaînes avaient été cassées par lui et les entraves avaient bel et bien été mises en pièces ; et personne n’avait la force de le dompter. Et sans cesse, nuit et jour, dans les tombes et dans les montagnes, il était à crier et à se taillader avec des pierres.   (Marc 5:3-5)

Le pauvre homme possédé par des démons allaiit donc jusqu'à "se taillaider avec des pierres" espérant faire fuir ces esprits qui le dominaient et être ainsi libéré.

8:29 Et voici, ils s’écrièrent, disant : Qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus, Fils de Dieu ? Es-tu venu ici avant le temps pour nous tourmenter ?
30 Et il y avait, loin d’eux, un grand troupeau de pourceaux qui paissait.
31 Et les démons le priaient, disant : Si tu nous chasses, permets-nous de nous en aller dans le troupeau des pourceaux.
32 Et il leur dit : Allez. Et eux, sortant, s’en allèrent dans le troupeau des pourceaux ; et voici, tout le troupeau des pourceaux se rua du haut de la côte dans la mer ; et ils moururent dans les eaux.

Dans le récit parallèle de Marc, on trouve encore ces détails intéressants :

Citation :

Mais apercevant Jésus à distance, il courut et lui rendit hommage, et, quand il eut crié d’une voix forte, il dit : “ Qu’ai-je à faire avec toi, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je te fais jurer par Dieu de ne pas me tourmenter. ” Car il lui avait dit : “ Sors de cet homme, esprit impur ! ” Mais il se mit à lui demander : “ Quel est ton nom ? ” Et il lui dit : “ Mon nom c’est Légion, parce que nous sommes beaucoup. ” Et il le supplia, à plusieurs reprises, de ne pas envoyer les esprits hors du pays. (Marc 5:6-12)

Notre connaissance du monde invisible appelé epouranos (le sur-ciel) dans le texte grec où vivent Dieu et les créatures spirituelles est encore très limitée. Aussi est-il difficile de comprendre la demande de ces esprits venus loger en "Légion" dans cet homme. Pourquoi ces esprits voulaient-ils rester dans cette région ? Pourquoi demandèrent-ils finalement d'aller dans un troupeau de porcs qui se précipita ensuite dans le lac ?

Ce qui est évident, c'est que les démons reconnurent en Jésus "le Fils de Dieu" qu'ils connaissaient des jours d'autrefois lorsqu'il était avec eux au ciel et ils ne voulaient pas être "tourmentés avant le temps." Mais connaissaient-ils "le temps" fixé par Dieu pour leur tourment ? Voici ce qu'en écrivent Jude et Pierre sous inspiration divine :

Citation :

... les anges qui n’ont pas gardé leur position originelle, mais ont abandonné leur demeure naturelle, il les a réservés avec des liens éternels, sous l’obscurité profonde, pour le jugement du grand jour. (Jude 1:6)
Dieu ne s’est pas retenu de punir les anges qui avaient péché, mais, en les jetant dans le Tartare, les a livrés à des fosses d’obscurité profonde pour être réservés en vue du jugement  (2 Pierre 2:4)

Et n'est-il pas étrange que cette "Légion" de démons veut "faire jurer Jésus par Dieu" de ne pas les tourmenter ?

8:33 Et ceux qui les paissaient s’enfuirent ; et, s’en étant allés dans la ville, ils racontèrent tout, et ce qui était arrivé aux démoniaques.
34 Et voici, toute la ville sortit au-devant de Jésus ; et l’ayant vu, ils le prièrent de se retirer de leur territoire.

Que les gardiens du troupeau de porcs s'enfuirent et racontèrent en ville tout ce qui était arrivé est compréhensible, d'autant plus qu'ils étaient responsables du troupeau et devaient en justifier la perte. Puisqu'ils racontèrent "tout ce qui était arrivé", ils racontèrent certainement aussi que Jésus avait libéré les possédés de l'emprise démoniaque et que le porte-parole de la "Légion" de démons s'était adressé à Jésus en l'appelant "Fils du Dieu Très-Haut", ce que Jésus n'a pas nié ! Comment les gens de la ville pouvaient-ils alors demander à Jésus de quitter le territoire  puisque le Messie était venu jusque chez eux ?

Certains lecteurs objecteront que Jésus a causé une grande perte aux propriétaires du troupeau de porcs, sans doute ignorent-ils que le porc était considéré comme animal impur à la consommation dans la loi de Moise encore en vigueur à l'époque.

Ceux qui ne sont pas familiarisés avec ce que les Saintes Écritures rapportent sur les démons trouveront des informations utiles dans le sujet du forum intitulé "Activités des démons - autrefois et de nos jours" en cliquant sur
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