Marc chap 8

8:1 En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une foule nombreuse, et qu'elle n'avait pas de quoi manger, Jésus appela ses disciples et leur dit :
2 J'ai compassion de cette foule ; car voilà trois jours que ces gens restent près de moi et n'ont pas de quoi manger.
3 Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, car quelques-uns d'entre eux sont venus de loin.

"En ces jours-là" se réfère au temps où Jésus visita la Décapole.
C'est Jésus qui prend l'initiative en exprimant sa compassion pour la foule qui était restée avec lui pendant déjà trois jours sans manger. Il est impensable que pendant ces trois jours, Jésus et ses disciples aient eu à manger eux-mêmes sans partager avec autrui. Ils devaient donc avoir faim eux-aussi.

On imagine à quel point la foule devait être enthousiasmée en écoutant Jésus à diverses reprises. Nous n'avons pas de détails sur ce qui s'est passé pendant ces trois jours, notamment sur les oeuvres accomplies par Jésus. Dans une telle ambiance, on oublie tout le reste, même le temps qui passe !

Le souci exprimé par Jésus en présence de ses disciples : "Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin" était certainement réaliste.

2 J'ai compassion de cette foule ; car voilà trois jours que ces gens restent près de moi et n'ont pas de quoi manger.

La compassion n'est pas de la pitié.
La compassion exprime la notion du partage de la souffrance d'autrui ; elle est motivée, animée par l'amour de sorte qu'elle pousse celui qui la ressent à remédier à la souffrance de l'autre.

Quelle belle preuve de l'amour dont Jésus est rempli nous est donnée ici !

8:4 Ses disciples lui répondirent : Comment pourrait-on les rassasier de pain ici dans un lieu désert ?
5 Jésus leur demanda : Combien avez-vous de pains ? Sept, dirent-ils.
6 Alors il invita la foule à s'asseoir par terre, prit les sept pains et après avoir rendu grâces il les rompit et les donna à ses disciples pour les distribuer ; ils les distribuèrent à la foule.
7 Ils avaient encore quelques petits poissons. Et Jésus après la bénédiction dit de les distribuer également.

En réponse à la question de Jésus, les disciples ne lui dirent pas de faire comme la dernière fois où il avait déjà fait face à un problème semblable en nourrissant miraculeusement une foule de milliers d'auditeurs. Ils lui répondirent directement en montrant l'impossibilité de trouver à nourrir "dans un lieu désert" du pain pour des milliers de personnes ! Leur réponse impliquait  que seul Jésus pouvait résoudre le problème, d'autant plus qu'ils n'envisageaient pas de donner un peu à manger à chacun mais de "rassasier" la foule !

Avec sept pains et des petits poissons, Jésus fit ensuite miraculeusement un repas pour des milliers d'auditeurs qui l'avaient suivi dans un endroit désertique pendant trois jours. Il prit le temps de dire une bénédiction, donc de prononcer une prière pour rendre grâce à Dieu qui était celui qui nourrissait tout ce monde.

8:8 Ils mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta sept corbeilles pleines de morceaux qui restaient.
9 Ils étaient environ quatre mille ; ensuite Jésus les renvoya.
10 Aussitôt il monta dans la barque avec ses disciples et se rendit dans le territoire de Dalmanoutha.

Le résultat est impressionnant et comme d'habitude à la dimension des possibilités divines ! Ici, il s'agissait d'une foule de milliers de personnes. Parfois, un tel miracle et d'autres furent faits à une échelle plus petite comme aux jours du prophète Élie :

Citation :

1Élie, le Tichbite, l'un des habitants de Galaad, dit à Achab : l'Éternel est vivant, le Dieu d'Israël, devant qui je me tiens ! il n'y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole. 2La parole de l'Éternel lui fut (adressée) en ces mots : 3Pars d'ici, dirige-toi vers l'est, et cache-toi près du torrent de Kerith qui est en face du Jourdain. 4 Tu boiras (de l'eau) du torrent, et j'ai ordonné aux corbeaux de te nourrir là. 5Il partit et agit selon la parole de l'Éternel, et alla s'établir près du torrent de Kerith qui est en face du Jourdain. 6 Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le matin, et du pain et de la viande le soir, et il buvait (de l'eau) du torrent. 7Mais au bout d'un certain temps le torrent fut à sec, car il n'y avait pas eu de pluie dans le pays.
8Alors la parole de l'Éternel lui fut (adressée) en ces mots : 9Lève-toi, va à Sarepta qui appartient à Sidon, restes-y. Voici que j'y ai ordonné à une veuve de te nourrir. 10Il se leva et s'en alla à Sarepta. Comme il arrivait à l'entrée de la ville, voici qu'il y avait là une veuve qui ramassait du bois. Il l'appela et dit : Va me chercher, je te prie, un peu d'eau dans un récipient, afin que je boive. 11Elle alla en chercher. Il l'appela (de nouveau) et dit : Va me chercher, je te prie, un morceau de pain dans ta main. 12Elle répondit : L'Éternel, ton Dieu est vivant ! Je n'ai rien de cuit, je n'ai qu'une poignée de farine dans un pot et un peu d'huile dans une cruche. Me voici en train de ramasser deux (morceau de) bois, puis je rentrerai et je préparerai cela pour moi et pour mon fils ; nous mangerons, après quoi nous mourrons. 13Élie lui dit : Sois sans crainte, rentre, fais comme tu l'as dit. Seulement, prépare-moi d'abord avec cela un petit gâteau et tu me l'apporteras ; tu en fera ensuite pour toi et pour ton fils. 14Car ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël : Le pot de farine ne s'épuisera pas, et la cruche d'huile ne se videra pas, jusqu'au jour où l'Éternel enverra la pluie sur la surface du sol. 15Elle alla faire selon la parole d'Élie et pendant longtemps elle eut de quoi manger, elle et sa famille, ainsi que lui. 16Le pot de farine ne s'épuisa pas, et la cruche d'huile ne se vida pas, selon la parole que l'Éternel avait dite par l'intermédiaire d'Élie.
17Après ces événements, le fils de la femme, maîtresse de la maison, tomba malade, et sa maladie fut si violente qu'il ne resta plus en lui de respiration. 18Elle dit alors à Élie : Qu'ai-je à faire avec toi, homme de Dieu ? Es-tu venu chez moi pour rappeler le souvenir de ma faute, et pour faire mourir mon fils ? 19Il lui répondit : Donne-moi ton fils. Il le prit du sein de la femme, le monta dans la chambre haute où il habitait, et le coucha sur son lit. 20Puis il invoqua l'Éternel et dit : Éternel, mon Dieu, est-ce que tu causerais du mal, même à cette veuve dont je suis l'hôte, en faisant mourir son fils ? 21Il s'étendit trois fois de tout son long sur l'enfant, invoqua l'Éternel et dit : Éternel, mon Dieu, je t'en prie, que le souffle de cet enfant revienne en lui ! 22 L'Éternel écouta la voix d'Élie, le souffle ["l'âme" Bible Segond21] de l'enfant revint en lui, et il reprit vie. 23Élie prit l'enfant, le descendit de la chambre haute dans la maison et le donna à sa mère. Élie dit : Vois, ton fils est vivant. 24La femme dit à Élie : Maintenant je reconnais que tu es un homme de Dieu, et que la parole de l'Éternel dans ta bouche est vérité. (1Rois 17:1-24)

8:11. Et les pharisiens sortirent et se mirent à discuter avec lui, lui demandant, pour le tenter, un signe qui vînt du ciel.
12. Et, soupirant profondément en son esprit, il dit : Pourquoi cette race demande-t-elle un signe ? En vérité, je vous dis qu'il ne sera point donné de signe à cette race.
13. Et les ayant laissés, il remonta dans la barque et passa à l'autre bord.
14. Et ils avaient oublié de prendre des pains, et ils n'avaient qu'un seul pain avec eux dans la barque.
15. Et il leur donnait cet ordre, disant : Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et du levain d'Hérode !
16. Et ils raisonnaient entre eux, disant : C'est parce que nous n'avons pas de pains.
17. Et Jésus, connaissant cela, leur dit : Pourquoi raisonnez-vous sur ce que vous n'avez pas de pains ? Ne comprenez-vous point encore et êtes-vous sans intelligence ? Avez-vous le cœur endurci ?
18. Ayant des yeux, ne voyez-vous point ? et ayant des oreilles, n'entendez-vous point ? et ne vous souvenez-vous pas ?
19. Quand je rompis les cinq pains pour les cinq mille, combien remportâtes-vous de paniers pleins de morceaux ? Ils lui disent : Douze.
20. Et quand je rompis les sept pains pour les quatre mille, combien remportâtes-vous de corbeilles pleines de morceaux ? Et ils disent : Sept.
21. Et il leur disait : Comment ne comprenez-vous pas ?

8:11. Et les pharisiens sortirent et se mirent à discuter avec lui, lui demandant, pour le tenter, un signe qui vînt du ciel.
12. Et, soupirant profondément en son esprit, il dit : Pourquoi cette race demande-t-elle un signe ? En vérité, je vous dis qu'il ne sera point donné de signe à cette race.

Les Pharisiens avaient vus de nombreux signes terrestres faits pas Jésus mais cela ne leur suffisait pas. Ils voulurent voir un signe céleste "pour le tenter" ! Le Père n'avait pas envoyé Jésus pour faire un tel signe, mais de tels signes apparaîtraient plus tard, au moment fixé par Dieu :

Citation :

25. Et il y aura des signes dans le soleil et dans la lune et dans les étoiles ; et, sur la terre, l'angoisse des nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots ; 26. les hommes rendant l'âme de frayeur, dans l'attente des choses qui vont arriver à la terre ; car les puissances des cieux seront ébranlées. 27. Et alors ils verront le fils de l'homme venant dans une nuée avec grande puissance et gloire. (Luc 21:25-27)

En tentant Jésus, les Pharisiens se faisaient les instruments de Satan. Si Jésus ne pouvait pas faire un signe "dans le ciel", il devenait évident qu'il n'était pas le Messie à leurs yeux et aux yeux de la foule.

Il y avait eu de tels signes dans le ciel lorsque la course du soleil et de la lune s'arrêtèrent pendant des heures aux jours de Josué et le prophète Élie avait fait descendre le feu du ciel. Puisque le Messie serait le plus grand de tous les prophètes, ne devrait-il pas être en mesure de faire un signe dans le ciel qui dépasserait tout ce qui avait été vu dans le passé ?

Si Jésus avait vraiment fait un signe dans le ciel, les Pharisiens ne l'auraient-ils pas attrribué également à Béelzebul comme ils le faisaient avec ses miracles terrestres ? Les signes spectaculaires faits aux jours de Moise changèrent-ils le coeur de Pharaon ? N'en serait-il pas de même avec cette génération ? C'est ce que Jésus indique en soupirant profondément !

Il n'y avait plus rien à ajouter et Jésus s'en alla en les laissant.

8:13. Et les ayant laissés, il remonta dans la barque et passa à l'autre bord.
14. Et ils avaient oublié de prendre des pains, et ils n'avaient qu'un seul pain avec eux dans la barque.
15. Et il leur donnait cet ordre, disant : Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et du levain d'Hérode !
16. Et ils raisonnaient entre eux, disant : C'est parce que nous n'avons pas de pains.

Après la discussion avec les Pharisiens, Jésus voulait à nouveau se rendre dans un lieu retiré pour pouvoir instruire ses disciples sans être dérangé, Ils passèrent donc avec la barque à l'autre bord du lac qui était moins peuplé. C'est en ramassant leurs affaires dans la barque que les disciples remarquèrent qu'ils n'avaient qu' "un seul pain avec eux" et ils s'inquiétaient parce qu'ils savaient qu'il serait plus difficile de s'en procurer sur cet autre bord du lac plus désertique !

Quant à Jésus, il enchaîna avec le dernier échange qu'il avait eu avec les Pharisiens en faisant la recommandation suivante à ses disciples en guise d'enseignement et de conclusion : "Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et du levain d'Hérode" !"

Mais les disciples se faisaient encore du souci parce qu'ils n'avaient emporté qu'un seul pain avec eux et lorsque Jésus leur parla du "levain" des Pharisiens et d'Hérode, ils ont déduit à tort que Jésus leur reprochait de ne pas avoir emporté plus de pains.

De toute évidence, Jésus et ses disciples n'étaient pas sur la même longueur d'ondes !

8:17. Et Jésus, connaissant cela, leur dit : Pourquoi raisonnez-vous sur ce que vous n'avez pas de pains ? Ne comprenez-vous point encore et êtes-vous sans intelligence ? Avez-vous le cœur endurci ?
18. Ayant des yeux, ne voyez-vous point ? et ayant des oreilles, n'entendez-vous point ? et ne vous souvenez-vous pas ?
19. Quand je rompis les cinq pains pour les cinq mille, combien remportâtes-vous de paniers pleins de morceaux ? Ils lui disent : Douze.
20. Et quand je rompis les sept pains pour les quatre mille, combien remportâtes-vous de corbeilles pleines de morceaux ? Et ils disent : Sept.
21. Et il leur disait : Comment ne comprenez-vous pas ?

Marc laisse ses lecteurs faire leur propre interprétation du "levain" tandis que Matthieu rapporte l'explication finale de Jésus permettant aux disciples à l'époque de comprendre :

Citation :

11 Comment se fait-il que vous ne discerniez pas que je ne vous parlais pas de pains ? Mais méfiez-vous du levain des Pharisiens et des Sadducéens. ” 12 Alors ils comprirent qu’il avait dit de se méfier, non pas du levain des pains, mais de l’enseignement des Pharisiens et des Sadducéens. (Matthieu 16:11-12)

Le reproche de Jésus aux disciples est justifié car ils n'auraient pas dû s'inquiéter du manque de pain sachant ce que Jésus était capable de faire pour nourrir miraculeusement qui il veut. Ils auraient plutôt dû se concentrer sur l'enseignement qu'il dispensait et faire leur part pour comprendre que le levain n'était pas celui du pain mais l'enseignement erroné des Pharisiens !

Tirons-en tous un enseignement.

8:22. Et ils viennent à Bethsaïda. Et on lui amène un aveugle, et on le prie de le toucher.
23. Et ayant pris la main de l'aveugle, il l'emmena hors de la bourgade ; et après lui avoir mis de la salive sur les yeux, et lui avoir imposé les mains, il lui demandait s'il voyait quelque chose.
24. Et ayant regardé, il disait : J'aperçois les hommes, car je vois comme des arbres ceux qui marchent.
25. Puis il lui mit encore les mains sur les yeux, et il vit clair et fut guéri ; et il voyait distinctement toutes choses.
26. Et il le renvoya dans sa maison, et lui dit : Ne rentre pas dans la bourgade.

8:22. Et ils viennent à Bethsaïda. Et on lui amène un aveugle, et on le prie de le toucher.
23. Et ayant pris la main de l'aveugle, il l'emmena hors de la bourgade ; et après lui avoir mis de la salive sur les yeux, et lui avoir imposé les mains, il lui demandait s'il voyait quelque chose.
24. Et ayant regardé, il disait : J'aperçois les hommes, car je vois comme des arbres ceux qui marchent.
25. Puis il lui mit encore les mains sur les yeux, et il vit clair et fut guéri ; et il voyait distinctement toutes choses.
26. Et il le renvoya dans sa maison, et lui dit : Ne rentre pas dans la bourgade.

Il y avait en fait 2 "Bethsaïda" ! Ici, il s'agit de Bethsaïda Julias sur la rive droite du lac (l'autre était à proximité de Capernaüm sur la rive gauche).
Jésus était donc encore toujours dans une région moins peuplée où il s'était retiré avec ses disciples mais même là, il était déjà connu.

On lui amena donc un aveugle pour qu'il le guérisse.
Certains s'étonneront peut-être que Jésus conduise l'aveugle hors du village. N'aurait-il pas suffi qu'il dise un mot sur place et l'aveugle serait devenu voyant ?
Jésus voulait bien s'occuper de ce malheureux mais il continuait à vouloir vivre retiré avec ses disciples et il prit donc l'homme avec lui.

Jésus mit de sa salive sur les yeux de cet homme et lui imposa les mains puis lui demanda s'il voyait quelque chose et l'homme ouvrit alors ses yeux et dit qu'il voyait "comme des arbres ceux qui marchaient." La vue de l'homme lui revenait donc progressivement, ce qui ressort clairement du texte :
- d'abord il voyait les hommes "comme des arbres" (il avait donc déjà vu des arbres avant de devenir aveugle)
- après que Jésus lui eut encore imposé les mains, "il vit clair"
- et finalement il "fut guéri et il voyait distinctement toutes choses"

Jésus le renvoya dans sa maison pour être d'abord avec les siens avec lesquels il pourrait discuter tranquillement de ce que Jésus avait fait pour lui, la bourgade l'apprendrait par la suite mais Jésus serait alors déjà reparti avec ses disciples.

8:27. Et Jésus s'en alla avec ses disciples dans les bourgs de Césarée de Philippe. Et en chemin, il interrogeait ses disciples en leur disant : Qui disent les hommes que je suis ?
28. Et eux lui répondirent, disant : Jean-Baptiste ; et d'autres, Elie ; et d'autres, que tu es l'un des prophètes.
29. Et il leur demandait : Mais vous, qui dites-vous que je suis ? Et Pierre, répondant, lui dit : Tu es le Christ.
30. Et il leur défendit sévèrement de parler de lui à personne.

Depuis Bethsaïda, Jésus continue à se rendre dans des endroits retirés, loin de ses ennemis, et même s'il parvient finalement jusqu'à un grand centre qui est Césarée de Philippe, il n'y entre toutefois pas mais reste dans les villages aux alentours tout en poursuivant la formation de ses apôtres.

À un moment donné pendant qu'ils étaient "en chemin", il leur pose une question très importante concernant sa propre personne :
"Qui disent les hommes que je suis ?"
Ils lui répondent : "Jean-Baptiste ; et d'autres, Elie ; et d'autres, que tu es l'un des prophètes."
C'est pas nouveau puisque déjà Hérode était d'avis que Jésus était Jean-Baptiste ressuscité ! Remarquons que ceux qui étaient d'avis que Jésus était "Élie" ou "l'un des prophètes" ressuscités étaient donc finalement tous d'avis que Jésus n'était qu'un simple "homme" ! Il est toutefois intéressant de constater que la croyance en la résurrection était très répandue dans le peuple, à l'exception des Sadducéens.

Jésus en vint à leur demander maintenant leur avis : "Mais vous, qui dites-vous que je suis ?"
C'est Pierre qui donne la bonne réponse : "Tu es le Christ." ! Selon l'Évangile de Matthieu, Pierre précise "... le Fils du Dieu vivant.." (Matthieu 16:16) Pierre avait donc compris que Jésus était plus qu'un simple homme puisqu'il voyait en lui le Messie qui n'était autre que le Fils de Dieu dont la provenance était clairement située dans les temps anciens, "aux jours de pérennité "- donc loin dans le passé comme il est écrit dans le prophète Michée 5:1.

Que Jésus défende sévèrement à ses disciples de ne révéler cela à personne peut surprendre mais la raison est très simple : Le moment n'était pas encore venu de le proclamer publiquement. Ses oeuvres et ses paroles devaient conduire les gens à déduire eux-mêmes qu'il était le Messie.

8:31. Et il commença à leur enseigner qu'il fallait que le fils de l'homme souffrît beaucoup, et qu'il fût rejeté par les anciens et par les principaux sacrificateurs et par les scribes, et qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât trois jours après.

Jésus avait fait jusque-là une oeuvre considérable en parcourant le pays d'Israel en accomplissement de la prophétie d'Isaïe :

Citation :

L'esprit du Seigneur Yahweh est sur moi, parce que Yahweh m'a oint; il m'a envoyé porter la bonne nouvelle aux malheureux; panser ceux qui ont le cœur brisé; Annoncer aux captifs la liberté et aux prisonniers l'élargissement; publier une année de grâce pour Yahweh, et un jour de vengeance pour notre Dieu; consoler tous les affligés (Isaïe 61:1-2)

Pendant tout ce temps, il était accompagné de ses apôtres qu'il avait formé pour une oeuvre d'une plus grande envergure encore puisque le temps viendrait où l'Évangile ou Bonne Nouvelle du royaume de Dieu serait prêché également aux nations païennes et finalement même sur toute la terre.

Les apôtres avaient compris que Jésus était le Messie promis.
Le moment était venu maintenant de leur faire comprendre qu'il était venu pour accomplir une oeuvre de rédemption qui serait achevée dans la souffrance et la douleur. À partir de Marc 8:31, Jésus attirera régulièrement l'attention des disciples sur cet aspect de sa venue en tant que Messie. La suite du récit nous montrera à quel point les apôtres avaient besoin d'être préparés et instruits sur l'oeuvre de rédemption que Jésus allait accomplir au temps fixé qui approchait rapidement.

8:32. Et il leur tenait tout ouvertement ce discours. Et Pierre, l'ayant pris à part, se mit à le reprendre.
33. Mais lui, se retournant et voyant ses disciples, reprit Pierre, et dit : Va arrière de moi, Satan ; parce que tu ne penses pas les choses qui sont de Dieu, mais celles qui sont des hommes !

L'apôtre Pierre était évidemment bien intentionné en disant ces paroles à Jésus car il ne comprenait pas encore pourquoi Jésus devait souffrir et mourir d'une mort atroce. Pierre n'était pas conscient que ses paroles correspondaient aux pensées de l'adversaire. Comme les autres disciples, Pierre s'attendait plutôt à ce que Jésus rétablisse "le royaume d'Israël." (Actes 1:6) Ce n'est qu'après sa résurrection que Jésus expliquera à 2 disciples - auxquels il se joignit sur la route d'Emmaüs sans se faire reconnaître - pourquoi il devait souffrir et mourir d'une mort ignominieuse. Voici la conversation qu'il eut avec eux :

Citation :

14. Et ils s'entretenaient ensemble de toutes ces choses qui étaient arrivées. 15. Et il arriva que, comme ils s'entretenaient et discutaient ensemble, Jésus lui-même, s'étant approché, marchait avec eux ; 16. mais leurs yeux étaient retenus de sorte qu'ils ne le reconnaissaient pas. 17. Et il leur dit : Quels sont ces discours que vous échangez l'un avec l'autre en marchant ? et vous êtes tout tristes. 18. Et l'un d'eux, nommé Cléopas, répondant, lui dit : Es-tu le seul qui séjourne à Jérusalem et qui ne sache pas les choses qui s'y sont passées ces jours-ci ? 19. Et il leur dit : Lesquelles ? Et ils lui dirent : Celles qui concernent Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvre et en parole, devant Dieu et devant tout le peuple ; 20. et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l'ont livré pour être condamné à mort, et l'ont crucifié. 21. Quant à nous, nous espérions qu'il était celui qui doit racheter Israël ; mais avec tout cela, voici le troisième jour depuis que ces choses sont arrivées. 22. Mais quelques femmes d'entre nous, nous ont fort étonnés : ayant été de grand matin au sépulcre, 23. et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont revenues disant qu'elles ont vu une apparition d'anges, qui disent qu'il est vivant. 24. Et quelques-uns de ceux qui sont avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont point vu. 25. Et lui leur dit : hommes sans intelligence, et tardifs de cœur à croire tout ce que les prophètes ont dit ! 26. Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât dans sa gloire ? 27. Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait dans toutes les Ecritures ce qui le regardait. (Luc 24:14-27)

L'un de ces prophètes mentionés par Jésus ayant prédit avec précision l'humiliation et les souffrances du Christ était Isaie :

Citation :

4 Véritablement, c'étaient nos maladies qu'il portait, et nos douleurs dont il s'était chargé ; et nous, nous le croyions puni, frappé de Dieu et humilié ! 5 Mais lui, il a été percé à cause de nos péchés, brisé à cause de nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix a été sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. 6 Nous étions tous errants comme des brebis, nous suivions chacun son propre chemin ; et l'Eternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous. 7 On le maltraite, et lui s'humilie et n'ouvre point la bouche, pareil à l'agneau conduit à la tuerie, et à la brebis muette devant les tondeurs ; il n'ouvre point la bouche. 8 Il a été enlevé par l'oppression et le jugement ; et parmi ses contemporains, qui eût pensé qu'il était retranché de la terre des vivants et que la plaie le frappait à cause du péché de mon peuple ? ( Isaie 53:4-8 )

Il est étonnant de lire que les apôtres attendaient l'intervention du Christ dans son royaume à l'époque alors que l'accent était mis sur la naissance miraculeuse du Christ et ses souffrances aboutissant à sa mort sur la croix.
Il est tout aussi étonnant de constater que la plupart des Chrétiens de nos jours voient Jésus surtout dans la crèche à Noel et sur la croix à Pâques mais ne parlent plus du tout du royaume de Dieu ! Alors que Jésus avait clairement donné l'ordre chronologique des choses en disant : "Ne fallait-il pas que le Christ
1) souffrît ces choses, et
2) qu'il entrât dans sa gloire ?" (Luc 24:26)

8:34. Et ayant appelé la foule avec ses disciples, il leur dit : Quiconque veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive.
35. Car quiconque voudra sauver sa vie, la perdra ; mais quiconque perdra sa vie propre à cause de moi et de l'Evangile, la sauvera.
36. Car que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, et de perdre son âme ?
37. Car que donnerait l'homme en échange de son âme ?
38. Car quiconque aura eu honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le fils de l'homme aussi aura honte de lui, lorsqu'il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges.

Après avoir dit aux disciples que le fils de l'homme souffrirait beaucoup, qu'il serait rejeté par les anciens et par les principaux sacrificateurs et par les scribes et finalement mis à mort puis qu'il ressuscitera trois jours après, Jésus dit maintenant à tous, donc y compris à la foule appelée entre temps, que tous ceux qui voudront être ses disciples devront porter eux aussi chacun "sa croix" !

Notons que pour être un disciple authentique de Jésus, chacun devra aussi renoncer à lui-même et le suivre évidemment jusqu'au bout ! La volonté de chacun est impliquée puisque Jésus dit : "quiconque veut" ! Voulons-nous vraiment être un disciple de Jésus jusqu'au bout ?

Puisque les disciples seront eux aussi persécutés comme leur maître, certains pourraient-être tentés de "sauver leur vie" en faisant notamment des compromis ou même en renonçant à suivre Christ. Au lieu de sauver leur vie, ils la perdront alors !
Par contre, Jésus donne l'assurance aux croyants que "quiconque perdra sa vie propre à cause de moi et de l'Evangile, la sauvera."

La suite des paroles de Jésus montre que perdre sa vie pour le Christ en devenant un martyr signifie donc "sauver son âme" ! À combien estimons-nous le prix de notre âme ?
On ne peut pas avoir les deux : gagner le monde et avoir l'approbation de Jésus !

De nos jours, Jésus et tout ce qui touche à la foi est de plus en plus un objet de moquerie !  Avoir "honte de Jésus et de  l'Évangile" est le contraire de l'aimer, de l'apprécier et de le suivre !