Jean Chapitre 21

Avec la fin du chapitre 20 de son Évangile, Jean avait résumé :
Croyez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, afin d'avoir la vie en son nom

Jean rajoute maintenant un bon argument supplémentaire à cette fin en nous rapportant une nouvelle apparition de Jésus à ses disciples :
21: 1 Après cela, Jésus se montra encore aux disciples, sur les bords de la mer de Tibériade. Et voici de quelle manière il se montra.
21: 2 Simon Pierre, Thomas, appelé Didyme, Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disciples de Jésus, étaient ensemble.
21: 3 Simon Pierre leur dit: Je vais pêcher. Ils lui dirent: Nous allons aussi avec toi. Ils sortirent et montèrent dans une barque, et cette nuit-là ils ne prirent rien.
21: 4 Le matin étant venu, Jésus se trouva sur le rivage; mais les disciples ne savaient pas que c'était Jésus.

On remarquera tout de suite qu'une fois de plus, les disciples ne reconnurent pas Jésus.
La scène se passe cette fois-ci au bord du lac ou mer de Tibériade.

Pierre avait repris ses activités de pêcheur puisqu'il décida d'aller à la pêche. Ses compagnons décidèrent d'aller avec lui. Bien que la nuit soit le meilleur moment d'aller pêcher, ils ne prirent absolument rien jusqu'au matin. Mais c'est maintenant que le récit allait devenir particulièrement intéressant car Jésus va entrer en scène !

21: 5 Jésus leur dit: Enfants, n'avez-vous rien à manger? Ils lui répondirent: Non.

Il est vrai que le mot grec παιδια (paidia) signifie littéralement "enfants" et pratiquement tous les traducteurs le rendent ainsi dans le verset 5 mais il est attesté qu'il est également employé dans le sens de "garçon" (comme on dit "garçon" à un employé chargé de servir la clientèle d'un établissement) ou pour s'adresser à des soldats ! De plus le mot προσφαγιον (prosphagion) du texte est employé pour désigner quelque chose à ajouter au pain, notamment du "poisson" comme le rendent certains traducteurs. Littéralement traduit, une partie du verset 5 donnerait : "Hey les gars, vous n'avez rien à mettre sur le pain ?"

21: 6 Il leur dit: Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le retirer, à cause de la grande quantité de poissons.

Et voilà que cet homme au bord du lac leur dit de jeter le filet de nouveau en précisant : "du côté droit de la barque." Était-il un marchand expert qui voulait peut-être leur acheter du poisson ? Le texte dit seulement qu'ils s'exécutèrent avec un résultat qu'on ne peut qualifier que de miraculeux ! Cela devait leur rappeler quelque chose de déjà vu à une autre occasion :

Citation :

Quand il eut fini de parler, il dit à Simon: «Avance là où l'eau est profonde et jetez vos filets pour pêcher.» Simon lui répondit: «Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre; mais sur ta parole, je jetterai les filets.» Ils les jetèrent et prirent une grande quantité de poissons, et leurs filets se déchiraient.(Luc 5:4-6)

21: 7 Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre: «C'est le Seigneur!» Dès qu'il eut entendu que c'était le Seigneur, Simon Pierre remit son vêtement et sa ceinture, car il s'était déshabillé, et se jeta dans le lac.
21: 8 Les autres disciples vinrent avec la barque en tirant le filet plein de poissons, car ils n'étaient pas loin de la rive, à une centaine de mètres.

C'est l'apôtre Jean qui reconnaît le premier que c'est Jésus qui est au bord du lac. Il en informe immédiatement Pierre qui, selon son habitude, agit immédiatement en se jetant à l'eau pour aller rejoindre le Seigneur (Le mot grec γυμνος gymnos rendu par "nu" dans bon nombre de traductions ne signifie pas entièrement nu mais plutôt "déshabillé" des vêtements de dessus pour être plus à l'aise pendant le travail).

Étant à moins de 100 mètres du bord du lac, les autres disciples vinrent avec la barque en trainant derrière eux le filet plein de poissons.

21: 5 Jésus leur dit: Enfants, n'avez-vous rien à manger? Ils lui répondirent: Non.
21: 6 Il leur dit: Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le retirer, à cause de la grande quantité de poissons.
21: 7 Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre: C'est le Seigneur! Et Simon Pierre, dès qu'il eut entendu que c'était le Seigneur, mit son vêtement et sa ceinture, car il était nu, et se jeta dans la mer.
21: 8 Les autres disciples vinrent avec la barque, tirant le filet plein de poissons, car ils n'étaient éloignés de terre que d'environ deux cents coudées.


Jésus ne se donna pas à connaître dans l'immédiat, il se contenta de leur poser une question: Enfants, n'avez-vous rien à manger. Par cette question, jésus sembla leur donner à penser, qu'il était désireux de leur acheter du poisson pour se rassasier, mais la réponse fut : Non.

A cette réponse, Jésus leur donna un signe qui aurait put le faire reconnaître : " Il leur dit: Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. Le miracle se réalisa. Ils prirent une quantité impressionnante de poissons : Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le retirer, à cause de la grande quantité de poissons.

C'est dans cet extraordinaire moment, que Jean et Pierre reconnurent leur Maître et Seigneur Jésus.
Jean sera le premier à s'exprimer. Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre: C'est le Seigneur! Et avec toute l'impétuosité que nous lui connaissons, Pierre dès qu'il eut entendu que c'était le Seigneur, mit son vêtement et sa ceinture, car il était nu, Pierre qui s'était défait de la quasi-totalité de ses vêtements afin de pouvoir pécher plus librement, rajusta sa tenue et se jeta dans la mer pour aller à la rencontre de Jésus avec vraisemblablement la même ardeur qui caractérisait toutes ses actions.

Quant aux autres disciples, devant l'importance de la prise de poissons et de la proximité du rivage ils vinrent avec la barque, tirant le filet plein de poissons, car ils n'étaient éloignés de terre que d'environ deux cents coudées. Quand ils arriveront sur le rivage une autre surprise retiendra leur attention.

21: 9 Lorsqu'ils furent descendus à terre, ils virent là des charbons allumés, du poisson dessus, et du pain.

Les disciples constatèrent que tout était prêt à terre, il y avait
- des charbons allumés
- du poisson dessus
- du pain
D'où venait tout cela ? Le texte ne le dit pas mais lorsqu'on se souvient que Jésus avait nourri miraculeusement avec du pain et du poisson des milliers de personnes lors de son ministère, et que des anges le servirent après sa tentation et son jeûne de 40 jours et 40 nuits, il n'y a pas besoin d'explications supplémentaires dans le texte pour ceux qui sont familiarísés avec les Évangiles.
Les disciples avaient travaillé toute la nuit et devaient avoir faim. Jésus prend soin d'eux comme il l'a toujours fait.

21: 10 Jésus leur dit: Apportez des poissons que vous venez de prendre.

La continuité du repas est assurée par la pêche miraculeuse. Le cadre était prêt pour une réunion entre amis et une discussion édifiante.

21: 11 Simon Pierre monta dans la barque, et tira à terre le filet plein de cent cinquante-trois grands poissons; et quoiqu'il y en eût tant, le filet ne se rompit point.

L'apôtre Jean se souvenait si longtemps après que la pêche miraculeuse était constituée de 153 grands poissons ! Il est vrai qu'il écrivit son Évangile sous inspiration divine ce qui garantissait la véracité et la précision du récit mais comme tous les disciples présents, il devait être très impressionné.
Les filets contenaient généralement des poissons de différentes tailles et on avait l'habitude de rejeter les petits poissons dans le lac.

21: 12 Jésus leur dit: Venez, mangez. Et aucun des disciples n'osait lui demander: Qui es-tu? Sachant que c'était le Seigneur.

Puisque le travail était fait, le moment était venu de se mettre à manger.
On sent bien dans le récit qu'il y avait une certaine distance respectueuse de la part des disciples envers le "Seigneur" ! Ils avaient bien compris que Jésus ressuscité était au milieu d'eux et ce n'était pas la première fois qu'ils l'ont revu vivant. Ils étaient dans l'expectative de ce qu'il allait encore leur dire, leur apprendre.
Une fois de plus, on constate qu'après sa résurrection, Jésus apparaissait à ses disciples sous différentes formes (Marc 16:12) mais à chaque fois, il n'y avait aucun doute que c'était bien Jésus ressuscité car les disciples le reconnaissaient à ce qu'il disait et faisait.

21: 13 Jésus s'approcha, prit le pain, et leur en donna; il fit de même du poisson.
Ce que nous apprenons , c'est que Jésus a consacré du temps à ses disciples , il montra tout l'amour qu'il avait pour eux , et avant de les quitter il prit le temps , il n'aborda pas l'instruction proprement dîte , car les disciples etaient encore dans l'émotion de la mort de Jésus ,mais encore plus de sa résurrection, sa seule présence etait un reconfort. Aussi ces instants se suffisaient à eux-mêmes , ce repas pris en commun dut être mémorable ,chacun savourant cette Paix que procurait le fait d'être ensemble

Citation :

Oh! Qu'il est agréable, qu'il est doux pour des frères de demeurer ensemble! (Psaumes 133:1)

Les choses simples étant parfois les plus édifiantes , celles qui tissent de véritables liens ,de la chaleur ,de l'amour les uns pour les autres


21: 14 C'était déjà la troisième fois que Jésus se montrait à ses disciples depuis qu'il était ressuscité des morts.

21: 12 Jésus leur dit: Venez, mangez. Et aucun des disciples n'osait lui demander: Qui es-tu? Sachant que c'était le Seigneur.
21: 13 Jésus s'approcha, prit le pain, et leur en donna; il fit de même du poisson.
21: 14 C'était déjà la troisième fois que Jésus se montrait à ses disciples depuis qu'il était ressuscité des morts.

Jean ne nous dit pas, si Jésus s'est associé au repas auquel il avait convié ses disciples, mais Luc, qui rapporte cette même scène, dit que les disciples lui présentèrent du poisson rôti et un rayon de miel et que Jésus en prit, et qu' il mangea devant eux (Luc 24: 42-43)

Jésus mangea avec ses disciples, non pas que sa nature eût encore besoin du boire et du manger, mais peut être dans le but de ne pas accroitre leur crainte à la vue des propriétés différentes de son corps, mais aussi pour leur donner ainsi, une nouvelle preuve de sa résurrection.

Et aucun des disciples n'osait lui demander: Qui es-tu? Sachant que c'était le Seigneur. Vraisemblablement, nul d’entre eux n’osait élever des doutes sur la réalité de la personne de celui qui se tenait devant eux, car l’évidence de la vérité était si grande, qu’aucun d’eux n’osait, non-seulement nier, ni même douter que ce fût bien leur Seigneur et Maître Jésus.
Il se peut aussi, que les disciples n’osaient plus lui parler avec la même liberté qu’autrefois. Leurs yeux devaient être fixés sur lui, ravis à la fois d’admiration et d’étonnement, aussi se contentèrent ils de manger ce qu’il leur distribuait, sans poser la moindre question. Jésus s'approcha, prit le pain, et leur en donna; il fit de même du poisson.

Jésus ne restait pas longtemps avec ses disciples, et semble t'il n’avait plus avec eux les mêmes rapports que par le passé, c’est peut être pour cela que Jean écrivit : C'était déjà la troisième fois que Jésus se montrait à ses disciples depuis qu'il était ressuscité des morts. Il leur apparut le jour même de sa résurrection, puis huit jours après, lorsque Thomas crut après l’avoir vu de ses yeux, et encore le jour de cette pêche miraculeuse, et ensuite aussi souvent qu’il le voulut jusqu’au quarantième jour où il monta au ciel.

21: 15 Après qu'ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu [agapas me] plus que ne m'aiment ceux-ci? Il lui répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime [philo se]. Jésus lui dit: Pais mes agneaux.
21: 16 Il lui dit une seconde fois: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu [agapas me]? Pierre lui répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime [philo se]." Jésus lui dit: Pais mes brebis.
21: 17 Il lui dit pour la troisième fois: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu [phileis me]? Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois: M'aimes-tu [phileis me]? Et il lui répondit: Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime [philo se]. Jésus lui dit: Pais mes brebis.

Dans la traduction du texte grec, la plupart des versions ne font pas ressortir la différence entre agape et philia employés par Jésus et Pierre pour exprimer l'amour de Pierre pour Jésus. Pourquoi Pierre a-t-il employé d'emblée philía et non agape pour répondre à Jésus, qui lui-même est passé d'agape à philía lorsqu'il posa sa question pour la troisième fois ?
C'est parce que le verbe phileo n'est jamais utilisé dans le contexte d'un commandement. Par contre agapao l'est, notamment dans le passage suivant :

Citation :

Tu aimeras [agapéseis] le Seigneur ton Dieu ...
Tu aimeras [agapéseis] ton prochain ... - Matthieu 22:36-40

Agapao commande, ordonne d'aimer, même son ennemi :

Citation :

Mais moi, je vous dis : Aimez [agapate] vos ennemis ... - Matthieu 5:44.

tandis que phileo exprime l'affection portée à l'être ou au sujet d'une manière spontanée ou progressive, une affection qui naît de l'intérieur.

Citation :

Vous êtes mes amis [philoi] ... je vous ai appelé amis [grec philous ] - Jean 15:14-15

Dans la discussion entre Jésus et Pierre, ce dernier ne s'est pas laissé impressionner par le choix de Jésus du verbe agapao lorsqu'il demanda "M'aimes-tu?". Si Pierre avait répondu à Jésus en utilisant le verbe agapao pour lui dire qu'il l'aime, il aurait tout simplement exprimé un attachement dû à la position de Jésus en tant que Messie - et le Messie, il faut l'aimer parce qu'il est le Messie! Mais Pierre voulait exprimer plus. Il tenait à dire à Jésus qu'il aimait sa personnalité, tout son être, son âme et pas seulement sa position. Pierre éprouvait un profond sentiment d'amitié envers Jésus et il l'exprima à trois reprises. Jésus a très bien compris les sentiments de Pierre puisqu'il employa lui-même finalement le verbe phileo lorsqu'il posa la question à Pierre pour la 3è fois : M'aimes-tu [phileis me] et non plus agapas me comme les deux fois précédentes.
Voir aussi la discussion en cliquant sur : https://jesus.forumgratuit.org/t159-oui-seigneur-tu-sais-que-je-t-aime-philo-se

Pierre, qui avait renié Jésus 3 fois, s'est vu demander par Jésus 3 fois : "M'aimes-tu ?" Pierre confirme et il est pardonné ! Dorénavant, qu'il paisse les brebis du Seigneur en tant que son apôtre. Quelle miséricorde ! Pas de comité de discipline, pas de sanctions, pas de restrictions !

Jésus poursuit :
21: 18 En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas.
21: 19 Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit: Suis-moi.

Ces paroles de Jésus sont de toute évidence prophétiques.
Pierre a la certitude de devenir "vieux" et que durant sa vie d'apôtre du Seigneur, il agirait en toute liberté. Ce n'est qu'en devenant âgé que le moment viendrait où il serait lié et privé de liberté. C'est ce qui arriva à Pierre une trentaine d'années après ces paroles prophétiques de Jésus lorsqu'il fut à son tour crucifié (sous l'empereur Néron en 64). C'est en devenant un martyr (témoin) que Pierre glorifia Dieu par ce témoignage de fidélité jusqu'au bout à l'exemple de son Maître Jésus.

Jésus conclut en disant à Pierre : "Suis-moi"

C'est ce que Pierre a fait et que nous sommes tous invités à faire :

Citation :

... Ils suivent l’Agneau partout où il va. Ils ont été rachetés d’entre les hommes pour être offerts comme des premiers fruits à Dieu et à l’Agneau. (Apocalypse 14:4)

21: 17 Il lui dit pour la troisième fois: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu? Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois: M'aimes-tu? Et il lui répondit: Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis.
21: 18 En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas.
21: 19 Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit: Suis-moi.

Après lui avoir posé pour la troisième fois la même question, Pierre a du être profondément troublé.
Sa conduite passée lors de l'arrestation et de la mise en accusation de Jésus a du lui revenir en mémoire.
Également, la leçon qu'il a reçue d'avoir eu une trop grande confiance dans ses propres forces, lui feront prendre conscience à nouveau de la clairvoyance de Jésus et de son immense Amour.
Aussi, Pierre peiné par sa conduite passée, fera ressortir du fond de son cœur la profondeur des sentiments qu'il a pour son Maître et Seigneur Jésus. " Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime"

Lorsque Jésus fut sur le point d’être mis à mort, Pierre fut saisi de crainte et nia connaître et d'avoir suivi Jésus, mais il sait que c’est la crainte de la mort qui lui fit renier Jésus, le Christ.
La résurrection de Jésus lui a certainement enlevé la crainte de celle-ci, puisque la mort, cette cruelle ennemie, Jésus l'a vaincue.

Par ces paroles, "Quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas". Jésus rappela à Pierre le temps de sa jeunesse, où il décidait pour lui-même sur diverses actions à entreprendre, et comme Pierre devait au moment où Jésus conversait avec lui être dans la force de l'âge, à mi-chemin entre la jeunesse et la vieillesse, Jésus lui fait comprendre, lui prédit le temps, où devenu vieux, il serait conduit à "connaître" une situation indépendamment de sa volonté.

En fait ce ne fut pas lorsqu’il fut crucifié, mais avant d’être attaché à la croix, qu’il fut conduit là où il ne voulait pas. "un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas".

Ainsi, après avoir rappelé à Pierre le véritable caractère de l’amour qu’il devait avoir pour lui, Jésus lui fit connaître par quelle mort il glorifierait Dieu.
Ce fut une mort non pas naturelle, mais bien une mort qu'il connaîtra en passant par les angoisses de la mort.

21: 20 Pierre, s'étant retourné, vit venir après eux le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le souper, s'était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit: Seigneur, qui est celui qui te livre?
21: 21 En le voyant, Pierre dit à Jésus: Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il?

L'apôtre Pierre était maintenant fixé sur son sort lorsqu'il serait "vieux" grâce aux paroles prophétiques de Jésus.
Jésus lui avait déjà confié les "clés" du royaume qu'il utiliserait bientôt pour donner "la compréhension" des évènements d'abord aux Juifs et aux prosélytes (à la Pentecôte après l'effusion de l'Esprit saint) puis aux Samaritains et finalement aux gens de nations (notamment dans le cas du centurion Corneille).

À présent, Pierre soulève une question au sujet de son compagnon et apôtre Jean :
"Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il?"
Jean connaîtrait-il le même sort final que Pierre ?
Quelle allait être la mission particulière de Jean ?
Pierre et Jean pourraient-ils continuer à pouvoir collaborer aussi étroitement comme c'était le cas jusqu'ici ?

21: 20 Pierre, s'étant retourné, vit venir après eux le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le souper, s'était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit: Seigneur, qui est celui qui te livre?
21: 21 En le voyant, Pierre dit à Jésus: Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il?
21: 22 Jésus lui dit: Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe? Toi, suis-moi.

On peut se demander pourquoi Jésus n'a pas adressé la même invitation aux autres disciples qui étaient présents et qui demeuraient attachés à Lui.
Pierre n'ayant pas été le seul à souffrir pour la Vérité Chrétienne, Il se pourrait donc que c'est parce que Pierre devait souffrir, à l'exemple de Jésus, la mort sur une croix, que Jésus s'est exprimé de la sorte. "Suis-moi".

Pierre, s'étant retourné, vit venir après eux le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le souper, s'était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit: Seigneur, qui est celui qui te livre? Ce ne doit pas être sans raison, que Jean rappelle cette circonstance du souper.
Pendant le souper, Pierre n’avait pas osé interroger Jésus, mais avait fait signe à Jean de l’interroger à sa place.

Il se pourrait également, que Jean veuille nous faire connaître cette grande confiance qui animait Pierre après son renoncement.
De nombreux passages des Écritures nous révèlent qu'entre les deux hommes, Pierre et Jean existait une certaine complicité, et qu'ils étaient attachés l'un à l'autre.

Pour exemples, lors de la trahison de Judas (Jean 13:23:26).
- Ce fut avec l'aide de Jean que Pierre put entrer dans la cour du souverain sacrificateur (Jean 18:15-16)
- Ils étaient ensemble lorsque Marie Madeleine vint les prévenir que le sépulcre était vide, et c'est ensemble, qu'ils coururent jusqu'au sépulcre (Jean 20:1-10)
- Ils sont de nouveau tous les deux sur une barque en train de pécher, lorsque Jésus leur apparut sur le rivage et ils seront les deux premiers à le reconnaître (Jean 21:3-7)
Leur union se poursuivra par après dans le Livre des Actes.

Il n'est donc pas vain de dire, que Pierre aimait beaucoup Jean et réciproquement.

Pierre qui venait de recevoir de Jésus le privilège de paître ses agneaux et ses brebis, la prédiction de son martyre, et l'affirmation que son amour pour Lui était plus grand que celui des autres, (Jean 21:15-17) ne put résister au désir, de savoir si Jean entrerait lui aussi en partage avec d’aussi grands privilèges.

Pierre dit à Jésus: Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il?
A cette question, perçue apparemment comme indiscrète par Jésus, la réponse fut: " Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe? ". Compte tenu de ce que Jésus avait annoncé précédemment à Pierre, il se pourrait que Jésus ait voulu lui faire comprendre que Jean ne terminerait pas sa vie en connaissant, comme lui le martyre, mais qu'il devra attendre dans le sommeil de la mort, son retour, pour connaître la résurrection et l'accès à la vie éternelle.

Après cette réponse, Jésus réitéra l'invitation faite à Pierre "Toi, suis-moi" c’est-à-dire, que Pierre se devait de s'occuper du ministère qui lui avait été confié en l'accomplissant soigneusement et que concernant la finalité de Jean, cela ne devait pas être sa préoccupation "Si je veux qu'il demeure (…), que t'importe.

21: 22 Jésus lui dit: Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe? Toi, suis-moi.
21: 23 Là-dessus, le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Cependant Jésus n'avait pas dit à Pierre qu'il ne mourrait point; mais: Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe?

Si les chrétiens avaient bien lu ces paroles de Jésus, il n'y aurait probablement pas eu ces rumeurs qui se seraient propagées que Jean ne mourrait pas avant la venue de Jésus. En effet, les paroles de Jésus sont au conditionnel puisqu'il dit par 2 fois : "Si je veux..."

Diverses tentatives ont été faites pour expliquer ces paroles puisqu'on sait que Jésus vient de diverses manières à divers moments.
- Moins de 2 mois après avoir dit ces paroles, Jésus est "venu" à la Pentecôte pour répandre l'Esprit saint comme promis en baptisant ainsi les disciples réunis d'Esprit saint.
- Puis Jésus est "venu" autour de l'an 70 pour faire exécuter par les Romains le jugement divin sur la nation qui avait rejetée son Messie.
- Dans le livre de l'Apocalypse, Jésus dit également à plusieurs reprises "Voici, je viens" et même "Je viens bientôt" dans les messages qu'il fait envoyer aux ekklesíae chrétiennes d'Asie Mineure et il vint effectivement pour les inspecter et intervenir à cause des mauvaises conditions qui régnaient dans certaines de ces églises ou congrégations.

Tirons-en une leçon et évitons de répandre à notre tour des rumeurs sur certains textes de la Bible, notamment sur des prophéties qui ne sont clairement comprises que lorsqu'elles sont en voie d'accomplissiement. Il en était ainsi des paroles de Jésus qui avait prédit que lorsqu'il serait vieux, il serait lié et mené là où il ne voudrait pas. Ce n'est qu'au moment de sa crucifixion que l'on a compris "par quelle mort Pierre glorifierait Dieu" !

21: 24 C'est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai.

Il ne fait aucun doute que c'est bien l'apôtre Jean qui a écrit l'Évangile qui porte son nom.

21:25 Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu'on écrirait.

En écrivant son Évangile, Jean n'avait pas comme objectif de tout raconter au sujet de Jésus. Voici dans quel but il l'écrivit selon ses propres paroles :

Citation :

Jésus a accompli encore, en présence de ses disciples, beaucoup d'autres signes qui ne sont pas décrits dans ce livre.
Mais ceux-ci ont été décrits afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie en son nom.
(Jean 20:30-31)

On ne peut être plus clair sur le but poursuivi par Jean en écrivant son Évangile qui contient seulement une sélection des évènements, des paroles et des oeuvres de Jésus pour que les lecteurs croient que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu et qu'ils aient la vie en son nom !

Que Jésus ait fait et dit encore d'autres choses que celles qui sont rapportées par Jean est attesté par les Évangiles de Matthieu, Marc et Luc.
Quand au volume réel que cela donnerait si on "écrivait en détail" tout ce que Jésus a dit et fait, que cela dépasserait le volume des rouleaux écrits contenus dans les bibliothèques du monde de l'époque, Jean exprime tout simplement sa propre estimation. Ce que Jésus a dit et fait dépasse tout ce que d'autres hommes ont jamais dit et fait dans toute l'histoire de l'humanité.

Chers lecteurs,
je tiens à vous remercier pour votre fidélité qui est un encouragement considérable pour poursuivre la discussion verset par verset des livres de la Bible. Le nombre de fois que chaque message est lu est en augmentation constante, ce qui témoigne de votre appréciation pour les choses spirituelles.

Le prochain livre biblique qui sera discuté verset par verset est celui des Actes des Apôtres. Donc à bientôt

21: 24 C'est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai.
21:25 Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu'on écrirait.

Lorsque nous devons rapporter des faits dont la véracité est bien réelle, nous apportons, nous produisons des preuves à l'appui de notre témoignage.
C'est ce qu'a fait Jean en écrivant l’Évangile qui porte son nom. En écrivant: "C'est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a écrites". Jean a été le seul disciple, à parler de cette manière de l'Amour que Jésus lui portait. Ce fut surement la raison qui le poussa à écrire, sous l'inspiration de l'Esprit Saint de Dieu, son récit, en appuyant celui-ci, sur le privilège d'être l'ami de Jésus.

"Et nous savons que son témoignage est vrai". Jean était présent à tous les évènements qu'il rapporta et en particulier lors de la crucifixion de Jésus.
En lui confiant le soin de prendre soin de sa mère, Jésus lui apporta, s'il le fallait encore, la preuve de l'Amour et de la confiance qu'il avait pour lui.
C'est un témoignage important qui étaye la certitude et la véracité de tous les faits rapportés et contenus dans son Évangile.

"Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses", beaucoup d'entre elles, sont en partie rapportées par les autres Évangélistes, toutefois l’Évangile de Jean s'est attaché à nous révéler des faits éclatants et semble avoir été écrit avec la recherche d'atteindre un but : celui de donner honneur et gloire à Celui qui, du début à la fin de son Évangile, a magnifié la Puissance Divine en accomplissant des œuvres admirables

"si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu'on écrirait".
De même, reconnaissons que la capacité de notre intellect, de notre esprit est infinie et ne saurait donc trouver de limite quant à l'acquisition de l'infinie gloire du Fils unique de Dieu, notre Seigneur Jésus –Christ, notre source de Grâces, de Vérité et de Vie.

Pour toutes ces Vérités, remercions de tout notre cœur notre Père Céleste, Celui à qui nous devons une infinie gratitude, pour nous avoir fait connaître sa Parole devenue chair et d'avoir ainsi permis aux hommes, de contempler la Gloire de son Fils Unique. (Jean 1:14)

Citation :

Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu’ils aient la vie éternelle. (Jean 3:16)