Luc chap 7

7:31 A qui donc comparerai-je les hommes de cette génération, et à qui ressemblent-ils ?
32 Ils ressemblent aux enfants assis sur la place publique, qui s'appellent les uns les autres et disent : Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé ; Nous avons chanté des complaintes, et vous n'avez pas pleuré.

Par une parabole, Jésus expose maintenant à quoi ressemble sa génération.
Plutôt que de rester dans les étroites ruelles, les enfants préféraient se tenir sur la place publique en dehors des heures de marché. Ils y rencontraient d'autres enfants venant d'autres quartiers avec lesquels ils espéraient jouer. Il est connu que les enfants imitent les grands et par deux jeux qu'il avait observé, Jésus illustre le comportement de sa génération envers le message que Dieu fait proclamer à cette génération.

Le premier jeu des enfants fait penser à un mariage avec ses réjouissances, dont la danse au son de la flûte. Alors certains enfants commencent à jouer au mariage mais les autres enfants sur la place publique ne font pas avec, ils ne se mettent pas à danser.
Ceux qui avaient déjà pris l'initiative une première fois essayent maintenant de lancer un deuxième jeu : ils veulent jouer à l'enterrement ! Mais là aussi, c'est sans succès car les autres enfants ne se mettent pas à se lamenter en imitant les pleureuses professionnelles poussant leurs plaintes lors des enterrements.

Quelle application de cette parabole Jésus va-t-il faire ?

33 Car Jean-Baptiste est venu, il ne mangeait pas de pain et ne buvait pas de vin, et vous dites : Il a un démon.
34 Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites : C'est un homme qui fait bonne chère et un buveur de vin, un ami des péagers et des pécheurs.
35 Mais la sagesse a été justifiée par tous ses enfants.

Jésus souligne le manque d'intelligence des conducteurs religieux  de son époque  ainsi que de ceux qui les suivent et les écoutent  , en soulignant l’exemple de Jean le baptiste , qui comme les prophètes d’autrefois était un homme consacré à YHVH , un " Nazir" comme  Elie ou Samuel et tant d'autres prophètes , il aurait dû être reçu comme un  saint de Dieu "Nazir". Iils agirent avec lui comme ils firent avec les autres prophètes Jesus le fera ressortir plus tard  dans sa parole prophétique contre Jérusalem. Il soulignera les mauvaises attitudes des Israélites envers les envoyés de Dieu dont Jean n’échappait pas à la régle  

Citation :

Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu ! (Matthieu 23:37)

Jean était venu respectant les exigences de la loi , cependant ils ne l'avaient pas reçu et ne s'étaient pas repentis, au contraire il l' accusaient de démonisme  en fait ils n'etaient pas entrés dans les bénédictions qui leurs etait proposées
Jésus fait le remarque que de son côté, (lui l’envoyé de Dieu par exellence  ) il était venu comme un homme ordinaire  , malgré celà ils l'accusaient de blasphème , et de  collaboration avec les démons
Ce constat de Jésus  faisait ressortir le manque de sagesse de la majorité des Israélites  , ceux-ci allant toujours à l'encontre  de la volonté divine à leur égard.
Jésus souligne que la vraie sagesse est justifiée par ceux qui l'ecoutent comme celà est clairement dit en Luc 7 : 29

Citation :

le peuple qui l'a entendu et même les publicains ont justifié Dieu, en se faisant baptiser du baptême de Jean;

Cette illustration de Jésus montre combien le comportement des uns et des autres est révélateur de leur personnalité profonde

36 Un des Pharisiens pria Jésus de manger avec lui. Jésus entra dans la maison du Pharisien et se mit à table.
37 Et voici qu'une femme pécheresse, qui était dans la ville, sut qu'il était à table dans la maison du Pharisien ; elle apporta un vase d'albâtre plein de parfum
38 et se tint derrière à ses pieds. Elle pleurait et se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus, puis elle les essuyait avec ses cheveux, les embrassait et répandait sur eux du parfum.
39 A cette vue, le Pharisien qui l'avait invité dit en lui-même : Si cet homme était prophète, il saurait qui est la femme qui le touche et ce qu'elle est : une pécheresse.
40 Jésus prit la parole et lui dit : Simon, j'ai quelque chose à te dire. — Maître, parle, répondit-il. —
41 Un créancier avait deux débiteurs ; l'un devait cinq cents deniers et l'autre cinquante.
42 Comme ils n'avaient pas de quoi payer, il leur fit grâce de leur dette à tous deux. Lequel l'aimera le plus ?
43 Simon répondit : Celui, je suppose, auquel il a fait grâce de la plus grosse somme. Jésus lui dit : Tu as bien jugé.
44 Puis il se tourna vers la femme et dit à Simon : Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as pas donné d'eau pour mes pieds ; mais elle, elle a mouillé mes pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux.
45 Tu ne m'as pas donné de baiser, mais elle, depuis que je suis entré, elle n'a pas cessé de me baiser les pieds.
46 Tu n'as pas répandu d'huile sur ma tête ; mais elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds.
47 C'est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés sont pardonnés, puisqu'elle a beaucoup aimé. Mais celui a qui l'on pardonne peu aime peu.
48 Et il dit à la femme : Tes péchés sont pardonnés.
49 Ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes : Qui est celui-ci, qui pardonne même les péchés.
50 Mais il dit à la femme : Ta foi t'a sauvée, va en paix.

7:36 Un des Pharisiens pria Jésus de manger avec lui. Jésus entra dans la maison du Pharisien et se mit à table.
37 Et voici qu'une femme pécheresse, qui était dans la ville, sut qu'il était à table dans la maison du Pharisien ; elle apporta un vase d'albâtre plein de parfum
38 et se tint derrière à ses pieds. Elle pleurait et se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus, puis elle les essuyait avec ses cheveux, les embrassait et répandait sur eux du parfum.

Le récit ne révèle pas au départ pourquoi un Pharisien invita Jésus à prendre un repas chez lui mais Jésus accepta l'invitation.
C'est alors que quelque chose d'inattendu se produisit : une femme connue comme "pécheresse" qui était dans la ville apprit que Jésus était l'invité du pharisien. Elle s'y rendit donc dans un but bien déterminé.

Jésus étant, selon la coutume, étendu à table sur une couche, la femme pouvait atteindre ses pieds qu'elle traita de manière inattendue : elle versa des larmes sur les pieds de Jésus  qu'elle essuyait ensuite avec ses cheveux tout en les embrassant et elle finit par répandre sur eux du parfum ! Ce que fit cette femme ne passa évidemment pas inaperçu, d'autant plus que l'odeur du parfum se répandait dans la maison. Jésus comprendrait-il ses mobiles ? Puisqu'il la laissait faire, elle fut rassurée et encouragée à s'humilier ainsi jusqu'au bout.

39 A cette vue, le Pharisien qui l'avait invité dit en lui-même : Si cet homme était prophète, il saurait qui est la femme qui le touche et ce qu'elle est : une pécheresse.

Luc souligne  la pensée du Pharisien , lequel était l'hôte de Jésus, il aurait dû veiller en tant que tel à ce que Jésus ne sois pas dérangé. La situation montre qu'il n'a pas respecté son rôle, au contraire il en profite pour dénigrer Jésus en pensée , ce qui n'a pas échappé au Seigneur , lequel discernait les pensées du Pharisien.
La suite indiquera que Jésus n'était pas dupe de la pensée  de cet homme.

40 Jésus prit la parole et lui dit : Simon, j'ai quelque chose à te dire.
— Maître, parle, répondit-il. —
41 Un créancier avait deux débiteurs ; l'un devait cinq cents deniers et l'autre cinquante.
42 Comme ils n'avaient pas de quoi payer, il leur fit grâce de leur dette à tous deux. Lequel l'aimera le plus ?
43 Simon répondit : Celui, je suppose, auquel il a fait grâce de la plus grosse somme.
Jésus lui dit : Tu as bien jugé.

Ce que fit la femme pécheresse avec les pieds de Jésus en les mouillant avec ses larmes et en les essuyant avec ses cheveux puis en les embrassant et en répandant sur eux du parfum avait attiré l'attention de tous ceux qui étaient à table. Tout cela a dû se passer dans un silence total et de plus en plus de regards interrogateurs  devaient être lancés en direction de Jésus. Finalement, Jésus "prit la parole et lui dit" mais le grec ειπεν (eipen) veut dire bien plus que "lui dit" ! L'expert en grec Lenski traduit ειπεν (eipen) ici par "I have something to state" (to resolve, donc "j'ai quelque chose à mettre au clair") ce qui est tout à fait conforme au sens grec (exposer un argument, mener à la conclusion). http://biblehub.com/greek/3004.htm

La comparaison que Jésus expose ensuite se passe de commentaire, étant explicite par elle-même. Jésus confirme la réponse de Simon en lui disant "Tu as bien jugé", ce que probablement  chaque lecteur a également fait en lisant le récit.

Mais quelle application Jésus va-t-il faire de l'exemple des deux débiteurs devant différentes sommes et du créancier ?

7:44 Puis il se tourna vers la femme et dit à Simon : Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as pas donné d'eau pour mes pieds ; mais elle, elle a mouillé mes pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux.
45 Tu ne m'as pas donné de baiser, mais elle, depuis que je suis entré, elle n'a pas cessé de me baiser les pieds.
46 Tu n'as pas répandu d'huile sur ma tête ; mais elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds.
47 C'est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés sont pardonnés, puisqu'elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui l'on pardonne peu aime peu.

Jésus venait d'exposer sa parabole du créancier et des deux débiteurs auxquels il remit leur dette respective. Jésus ne pouvait pas mieux dévoiler ce qui se passait dans le coeur de la femme pécheresse et ce que pensait au fond de lui-même le Pharisien perplexe qui avait invité Jésus à sa table. Le Pharisien qui se croyait juste entend dire Jésus à présent que c'est la pécheresse repentante qui manifeste la bonne attitude de coeur et d'esprit. À la grande surprise de chacun qui est présent, Jésus dit que les nombreux péchés de la femme pécheresse sont pardonnés "puisqu'elle a beaucoup aimé" ! L'apôtre Pierre écrira plus tard : "... l'amour couvre une multitude de péchés." ( 1 Pierre 4:8 )

Nous venons d'apprendre un principe remarquable :
À qui l'on pardonne peu aime peu, à qui l'on pardonne beaucoup aime beaucoup !

Mais cela signifie-t-il qu'il faut d'abord beaucoup pécher pour qu'ensuite beaucoup nous soit pardonné afin que nous puissions finalement beaucoup aimer ?

7:48 Et il dit à la femme : Tes péchés sont pardonnés.
49 Ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes : Qui est celui-ci, qui pardonne même les péchés.
50 Mais il dit à la femme : Ta foi t'a sauvée, va en paix.

Lorsque Jésus dit à la femme : "Tes péchés sont pardonnés" il suscita de l'étonnement parmi ceux qui qui étaient à table avec lui car la pensée qu'un homme puisse dire à une pécheresse : "Tes péchés sont pardonnés" leur semblait tellement inhabituelle.

Par contre, la femme avait compris et accepté que Jésus était le Sauveur envoyé par Dieu et cherchait le salut auprès de lui. Bien que ce qu'elle fit en public en lavant les pieds de Jésus avec ses larmes et en les essuyant avec ses cheveux dénotait une humilité considérable, le plus remarquable dans tout son comportement était sa foi ! C'est d'ailleurs ce que Jésus lui dit en la renvoyant soulagée : "Ta foi t'a sauvée, va en paix."

Ce que cette femme fit à cette occasion était l'expression publique de sa foi sans dire un mot !