Matthieu chap 19

19:1 Lorsque Jésus eut achevé ces discours il partit de la Galilée, et se rendit aux confins de la Judée, au-delà du Jourdain.
2 De grandes foules le suivirent, et là, il les guérit.

Jusqu'à la fin du chapitre 18, les évènements s'étaient déroulés à Capernaüm que Jésus quitte maintenant pour ne jamais plus y retourner. Il se met en route en partant de Galilée pour Jérusalem mais, au lieu de passer par la Samarie, il choisit cette fois-ci de passer par les confins de la Judée au-delà du Jourdain. C'était la route préférée des Juifs lorsqu'ils se rendaient de Galilée à Jérusalem en évitant de passer par la Samarie en raison de l'hostilité de ses habitants envers eux.

Étant très connu, Jésus ne pouvait plus passer inaperçu. Les grandes foules qui le suivaient en tiraient de grands avantages. En effet, Jésus poursuivait son oeuvre de guérisons miraculeuses, ce que Matthieu mentionne très brièvement .

19:3 Les Pharisiens l'abordèrent et dirent pour l'éprouver : Est-il permis (à un homme) de répudier sa femme pour n'importe quel motif ?

En abordant Jésus par une question piège, les Pharisiens dévoilent au grand jour une fois de plus leur hostilité envers lui. Pour saisir toute la portée de la question  - "Est-il permis (à un homme) de répudier sa femme pour n'importe quel motif ?" - il faut connaître les différentes interprétations et traditions en cours à l'époque basées sur le texte du Deutéronome :

Citation :

Quand un homme prend une femme et l'épouse, s'il arrive qu'elle ne trouve pas grâce à ses yeux, parce qu'il aura trouvé en elle quelque défaut, il lui écrira alors une lettre de divorce, et la lui remettra dans sa main, et la renverra hors de sa maison. (Deutéronome 24:1)

- Selon Hillel, le fait d'avoir brûlé le repas du mari était une charge suffisante pour. écrire une lettre de divorce à l'épouse !
- Rabbi Akiba était d'avis que l'expression " s'il arrive qu'elle ne trouve pas grâce à ses yeux, parce qu'il aura trouvé en elle quelque défaut" - par exemple parce qu'il aura trouvé une autre femme plus belle "à ses yeux" que son épouse, il pourra lui donner une lettre de divorce et la renvoyer de sa maison.
- Quant à Shammai, il inverse le texte du Deutéronome en lui faisant dire : "L'homme ne doit pas renvoyer sa femme sauf s'il a trouvé quelque chose d'indécent en elle."

Les Pharisiens vont encore plus loin en disant à Jésus : "Est-il permis (à un homme) de répudier sa femme pour n'importe quel motif ?" On retrouve l'expression "pour un motif quelconque" dans les écrits de Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques Livre 4, chap 8, verset 23 :

Citation :

... Celui qui veut se séparer de la femme qui habite avec lui pour un motif quelconque - les hommes en ont souvent de ce genre -, devra certifier par écrit qu'il n'aura plus de relations avec elle. C'est ainsi que la femme acquerra la faculté d'aller vivre avec un autre ; car auparavant, on ne doit pas le lui permettre. Que si elle est maltraitée aussi chez cet autre ou qu'à sa mort le premier désire l'épouser, on ne lui permettra pas de retourner chez lui.  ...
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Flajose/juda4.htm

Les Pharisiens pensaient que quelle que soit la réponse de Jésus à leur question piège, il serait automatiquement en conflit avec au moins une des interprétations en cours. Et s'il rejetait toutes ces traditions humaines en disant qu'un homme ne devrait pas divorcer du tout d'avec sa femme, il serait automatiquement en conflit avec Deutéronome 24:1.

Comment Jésus va-t-il faire face à la question piège des Pharisiens : "Est-il permis (à un homme) de répudier sa femme pour n'importe quel motif ?

19:4 Il répondit : N'avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l'homme et la femme
5 et qu'il dit : C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair.
6 Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni.

Jésus a fait face comme d'habitude en citant les Saintes Écritures ! Le texte qu'il cite est tiré du livre de la Genèse 2:24. C'est le Créateur qui a fait l'homme et la femme, c'est donc Son droit de décréter les modalités de la vie commune dans le cadre du mariage. En fait, selon le texte grec, les Pharisiens avaient demandé plus précisément à Jésus : "Est-il légal (grec εξεστιν exestin) à un homme de répudier sa femme pour n'importe quel motif ?" Les Pharisiens considéraient donc le mariage et sa dissolution comme étant une affaire de législation.

La réponse de Jésus rappellle que le mariage est une institution directement liée à la création de l'homme et de la femme et qu'il ne s'agit pas d'une disposition ultérieure d'origine humaine. Les Pharisiens voulaient piéger Jésus avec leur interprétation du Deutéronome 24:1 mais Jésus les ramène aux origines :

Citation :

Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa; mâle et femelle il les créa. Dieu les bénit et Dieu leur dit: "Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. ... " (Genèse 1:27-28 TOB)

La conclusion de Jésus tirée de Genèse 1:27-28 et 2:24 est irréfutable : "Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni."

En qualité de disciples de Jésus, répondons nous aussi toujours avec les Écritures lorsqu'on nous pose une question, y compris bien sûr lorsqu'il s'agit d'une question piège.

19:7 Pourquoi donc, lui dirent-ils, Moïse a-t-il commandé de donner (à la femme) un acte de divorce et de (la) répudier.
8 Il leur dit : C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; au commencement, il n'en était pas ainsi.
9 Mais je vous dis : Quiconque répudie sa femme, sauf pour infidélité et en épouse une autre, commet un adultère.

La question suivante des Pharisiens semble logique. Puisque Dieu avait dit que "l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme", alors  "pourquoi Moïse a-t-il commandé de donner (à la femme) un acte de divorce et de (la) répudier ?"
Les Pharisiens font comme si c'était la faute de Moïse que les hommes divorçaient de leurs épouses puisque c'est lui qui aurait "commandé" de les répudier.

Jésus rappelle la cause réelle : C'était à cause de la dureté de coeur des époux que Moïse a tout simplement décrit la procédure légale qu'il fallait appliquer lorsqu'un homme répudiait sa femme : cet homme devait donner un certificat de divorce à la femme répudiée. Moïse n'a jamais "commandé" aux Israélites de répudier leurs épouses !

"Mais je vous dis"- donc pas Moïse -  est la formule employée par Jésus lorsqu'il parle avec l'autorité du Messie envoyé par Dieu. En s'exprimant ainsi, Jésus indique à ses auditeurs qu'ils vivaient dans une période de transition pendant laquelle ils allaient passer de "la loi de Moïse" à "la loi du Christ" (Galates 6:2)

Et que leur dit Jésus ? "Quiconque répudie sa femme, sauf pour infidélité et en épouse une autre, commet un adultère."

19:10 Ses disciples lui dirent : Si telle est la responsabilité de l'homme à l'égard de la femme, il n'est pas avantageux de se marier.

La remarque des disciples n'eut pas lieu en présence des Pharisiens mais en privé avec Jésus car Marc rapporte également ces échanges avec les Pharisiens puis termine en écrivant :

Citation :

... Lorsqu'ils furent dans la maison, les disciples le questionnèrent à nouveau sur ce sujet. (Marc 10:2-10)

Jésus avait dit aux Pharisiens : "C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; au commencement, il n'en était pas ainsi. Mais je vous dis : Quiconque répudie sa femme, sauf pour infidélité et en épouse une autre, commet un adultère." (Matthieu 19:8-9) Les disciples se mirent à réfléchir à ces paroles de Jésus et lui dirent plus tard en privé : "Si telle est la responsabilité de l'homme à l'égard de la femme, il n'est pas avantageux de se marier."

C'est clair, les disciples étaient encore toujours imprégnés de la pensée traditionnelle de l'époque. Les hommes voulaient avoir tous les avantages de leur côté et pouvoir renvoyer leur(s) épouse(s) quand ils en avaient assez d'elle(s) ! Si cette liberté ne leur était plus accordée, alors il n'était plus "avantageux" de se marier !

19:11 Il leur répondit : Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné.
12 Car il y a des eunuques qui le sont dès le sein de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par (la main) des hommes, et il y en a qui se sont rendus eunuques, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne.

Puisque les disciples avaient dit en privé à Jésus qu'il n'était pas "avantageux" de se marier si les possibilités de renvoi par une lettre de divorce étaient limitées seulement à l'adultère de l'épouse, Jésus aborde alors la question de la maîtrise de soi et de l'abstention de la sexualité.

- Il y a "des eunuques qui le sont dès le sein de leur mère." Ceux-là peuvent se passer de la sexualité par continence volontaire lorsqu'ils atteignent leur maturité dans ce domaine puisqu'ils peuvent se maîtriser.

- Puis "il y en a qui le sont devenus par (la main) des hommes" " Ces eunuques-là sont des eunuques au sens littéral puisqu'ils ont été castrés "par (la main) des hommes." Il y a notamment les eunuques gardiens de harem et des membres de certaines religions.

- Enfin, "il y en a qui se sont rendus eunuques, à cause du royaume des cieux." De ceux-là étaient notamment Jésus et l'apôtre Paul qui n'ont pas pris de femme pour pouvoir se consacrer entièrement au royaume de Dieu. Ils étaient de "ceux à qui cela est donné" de comprendre et d'appliquer.

Dans le cas du célibat obligatoire du clergé de l'église catholique, les faits prouvent que beaucoup d'entre eux n'étaient pas "des eunuques dès le sein de leur mère" ayant la maîtrise de soi en matière sexuelle mais qu'ils brûlaient de désir, ce qui a conduit à des abus sexuels avec des membres de leurs paroisses ou avec des prostituées ou à la pratique de l'homosexualité entre eux. Certains pratiquèrent la mutilation génitale en devenant littéralement des eunuques "par la main des hommes" dont :

Citation :

"Origène connu pour avoir interprété cette parole à la lettre. Ce geste lui fut reproché, et il le regretta plus tard, estimant que l'incapacité de copuler physiquement ne lui permettait pas pour autant d'être chaste au niveau du cœur comme le Christ le demande ("Moi je vous dis que celui qui regarde une femme avec envie a déjà commis l'adultère avec elle en son cœur." Mt 5,28)." - Voir Wikipédia sous "Eunuque" en cliquant sur
https://fr.wikipedia.org/wiki/Eunuque

19:16 Alors, un homme s'approcha et dit à Jésus : Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ?

Un homme qui pose une telle question à Jésus en l'appelant "Maître" se positionne automatiquement comme quelqu'un qui s'attend à être enseigné, à apprendre quelque chose. Il est lui-même déjà croyant car un incroyant serait plutôt sceptique envers "la vie éternelle" !

Cet homme sait déjà que "pour avoir la vie éternelle" il faut faire ce qui est "bon" ! Il veut donc avoir des précisions.

En fait, toutes les lectrices et tous les lecteurs de l'Évangile de Matthieu qui souhaitent avoir la vie éternelle devraient être très attentifs à ce que Jésus va répondre.

19:17 Il lui répondit : Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon ? Un seul est bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements.
Lesquels ? lui dit-il.
18 Et Jésus répondit : Tu ne commettras pas de meurtre ; tu ne commettras pas d'adultère ; tu ne diras pas de faux témoignage ; tu ne commettras pas de vol ;
19 honore ton père et ta mère et : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
20 Le jeune homme lui dit : J'ai gardé tout cela, que me manque-t-il encore ?

Marc et Luc rapportent que ce jeune homme avait même appelé Jésus "bon" Maître ! Dans sa réponse, Jésus ramène les pensées de l'homme à la source de tout ce qui et bon : à Dieu ! C'est donc de Dieu que vient tout ce qui est bon y compris évidement la vie éternelle. Pour "entrer dans la vie" au niveau souhaité, Jésus lui rappelle ce qui était fondamental pour un Juif depuis Moïse : "observe les commandements" qui furent transmis au Sinaï.

Lorsque le jeune homme demande : "Lesquels ?" on a l'impression qu'il recherche quelque chose de spécial, de caché, de mystérieux dont Jésus aurait la clé. Mais Jésus cite simplement des extraits du décalogue que tous les Juifs connaissaient : "Tu ne commettras pas de meurtre ; tu ne commettras pas d'adultère ; tu ne diras pas de faux témoignage ; tu ne commettras pas de vol ; honore ton père et ta mère et : Tu aimeras ton prochain comme toi-même." Était-ce vraiment aussi simple d'obtenir la vie éternelle : observer la loi de Moïse ? Oui, à condition de le faire parfaitement comme Jésus puisqu'il a observé toute la loi sans pécher et il mourra finalement fidèle à Dieu, gagnant ainsi la vie éternelle.

Le jeune homme n'est pas encore satisfait puisqu'il insiste : "J'ai gardé tout cela, que me manque-t-il encore ?"
Toute la loi donnée aux Israélites au Sinaï comprenait 613 commandements, lois, ordonnances.

19:21 Jésus lui dit : Si tu veux être parfait va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, et suis-moi.
22 Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s'en alla tout triste ; car il avait de grands biens.

Le jeune homme voulait savoir ce qu'il lui manquait encore. Il était un jeune homme modèle pour son entourage. Il respectait la loi de Dieu et avait donc une bonne moralité. Oui, que lui manquait-il donc encore ?

En lui disant "Si tu veux être parfait" Jésus n'entendait pas la perfection littérale. Le mot grec teleios du texte a ici le sens d'être complet, non seulement extérieurement mais également intérieurement. Jésus indique clairement au jeune homme comment il peut devenir complet, entier en lui disant : "va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, et suis-moi."

Jésus testait chez ce jeune homme le degré de son amour du prochain en lui proposant de vendre tout ce qu'il avait et de le donner aux pauvres. La loi de Moise ne demandait pas cela.
C'était également une épreuve de sa foi car s'il en sortait vainqueur, Jésus lui assure qu'il aurait alors "un trésor dans le ciel" !
Enfin, en lui disant "viens, et suis-moi" Jésus propose à ce jeune homme quelque chose de grandiose qu'il avait déjà proposé à ceux qui étaient devenus ses apôtres. En suivant Jésus, le jeune homme passerait du médiateur Moise au Messie annoncé par les prophètes. Quelle invitation, quel privilège !
Mais le sacrifice était trop grand pour le jeune homme "car il avait de grands biens."[/color]

9:23 Jésus dit à ses disciples : En vérité, je vous le dis, il est difficile à un riche d'entrer dans le royaume des cieux.
24 Je vous dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu.
25 Les disciples entendant cela, étaient très étonnés. Ils dirent : Qui peut donc être sauvé ? 

La richesse serait _elle un obstacle au royaume  ? 
Certainement pas .. 
le problème réside  dans l'attitude envers  les biens matériels  , en effet le contexte montre que l'homme qui s'était adressé à jésus  lui demandant ce qu'il devait faire pour avoir la vie éternelle fut attristé" quand Jesus lui dit que s'il voulait être parfait  , il devrait se défaire de son avoir matériel et le suive .
Jesus démontra , que l'homme était plus attaché à son avoir qu'aux valeurs spirituelles   , cela ne faisait pas de lui un homme mauvais ,
il se trompait lui même en accordant aux richesse un pouvoir protecteur qui ne peut être qu''éphémère   
Le  sage roi Agur avait compris qu'il fallait organise sa vie autour d'un objectif prioritaire  ' plaire à Dieu c'est pourquoi il écrivit: 

Citation :Je te demande deux choses: Ne me les refuse pas, avant que je meure! Éloigne de moi la fausseté et la parole mensongère; Ne me donne ni pauvreté, ni richesse, Accorde-moi le pain qui m’est nécessaire. De peur que, dans l’abondance, je ne te renie Et ne dise: Qui est l’Éternel? Ou que, dans la pauvreté, je ne dérobe, Et ne m’attaque au nom de mon Dieu. (Proverbes 30:7-9)
La suite du raisonnement de Jesus et des apôtres  nous indiquera le bon point de vue  sur les bien matériels

19:26 Jésus les regarda et leur dit : Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible.
27 Alors Pierre prit la parole et lui dit : Voici que nous avons tout quitté et que nous t'avons suivi, qu'en sera-t-il pour nous ?
28 Jésus leur répondit : En vérité je vous le dis, quand le Fils de l'homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur son trône de gloire, vous de même qui m'avez suivi, vous serez assis sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d'Israël.
29 Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, maisons, frères, sœurs, père, mère, femme, enfants ou terre recevra beaucoup plus et héritera la vie éternelle.

Oui, à Dieu il est possible de sauver ! Pour comprendre comment Dieu sauve d'abord les disciples de Jésus, revenons au verset 19:23 "Jésus dit à ses disciples : En vérité, je vous le dis, il est difficile à un riche d'entrer dans le royaume des cieux. Que signifie "entrer dans le royaume de Dieu ou des cieux" ? Jésus a dit selon l'Évangile de Marc :

Citation :

43 Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la ; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie, que d'avoir les deux mains et d'aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint pas 44 [où leur ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas] . 45 Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le ; mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie, que d'avoir les deux pieds et d'être jeté dans la géhenne [dans le feu qui ne s'éteint pas, 46 où leur ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas] . 47 Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le ; mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne (Marc 9:43-47).

Donc, "entrer dans la vie" = "entrer dans le royaume de Dieu" !
Pour pouvoir "entrer dans la vie", les disciples de Jésus doivent "naître de nouveau d'eau et d'Esprit", ce qui était déjà le cas depuis les années 30 du 1er siècle. (Jean 3:3,5) Les disciples de Jésus pouvaient donc "entrer dans le royaume de Dieu" déjà de leur vivant aussi bien à l'époque que de nos jours puisque le royaume de Dieu était déjà une réalité, le roi Jésus étant actif !

Si quelqu'un en doute, voyons encore la discussion de Jésus avec Marthe, la soeur de Lazare :

Citation :

21 Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. 22 Mais maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. 23 Jésus lui dit : Ton frère ressuscitera. 24 Je sais, lui répondit Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. 25 Jésus lui dit : Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort ; 26 et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? 27 Elle lui dit : Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. (Jean 11:21-27)

Les disciples authentiques et fidèles de Jésus qui vivent et croient en lui ne mourront donc jamais puisqu'ils sont "entrés dans la vie" ou "entrés dans le royaume de Dieu" !

Les riches qui entendent "l'appel" éprouvent de grandes difficultés à suivre le Christ aussi pleinement que cela est demandé aux "appelés" qui doivent désormais placer entièrement leur confiance en Dieu et renoncer à beaucoup de choses en vivant une vie de sacrifices et d'épreuves à l'exemple de leur modèle Jésus. Combien de riches y parviennent vraiment ? Le jeune homme riche que Jésus a invité à le suivre n'y est pas parvenu.

Pierre soulève alors la question : "Voici que nous avons tout quitté et que nous t'avons suivi, qu'en sera-t-il pour nous ? Jésus leur répondit : En vérité je vous le dis, quand le Fils de l'homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur son trône de gloire, vous de même qui m'avez suivi, vous serez assis sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d'Israël." Les" appelés" depuis le 1er siècle sont donc ceux qui seront assis sur des trônes avec Jésus dans le royaume de Dieu. En fait, pour y parvenir, ils doivent abandonner bien plus que ce que Jésus demanda au jeune homme riche puisqu'il dit encore : "Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, maisons, frères, sœurs, père, mère, femme, enfants ou terre recevra beaucoup plus ... "

19:30 Plusieurs des premiers seront les derniers et plusieurs des derniers seront les premiers.

Cette mise en garde de Jésus est interprétée de plusieurs manières.

- Les uns pensent que les "premiers" seraient des croyants en vue qui mériteraient certainement d'entrer dans le royaume tandis que les "derniers" seraient des gens considérés comme indignes d'y entrer.

- D'autres par contre sont d'avis que ceux qui seront les "derniers" sont ceux qui n'entreront pas du tout dans le royaume et ceux qu'on ne pensait pas y voir entrer seraient en réalité les "premiers" à y entrer.

Quelle est la bonne interprétation ?
Jésus nous la donnera dans une parabole que nous examinerons dans le chapitre 20 de l'Évangile de Matthieu où il répétera cette mise en garde :

Citation :

Ainsi les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers. (Apocalypse 20:16)

On retrouve encore ces paroles de Jésus à la fin de la parabole de "La porte étroite" dans Luc 13:24-30.