Matthieu chap 9

9:1 Et étant monté dans la nacelle, il passa à l’autre rive, et vint dans sa propre ville.
2 Et voici, on lui apporta un paralytique couché sur un lit. Et Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : Aie bon courage, [mon] enfant, tes péchés sont pardonnés.

Jésus étant déjà très connu rencontra pourtout où il allait des gens croyants sollicitant ses services. On lui apporta notamment un paralytique mais à la surprise générale, au lieu de le guérir, Jésus lui dit tout simplement : "Aie bon courage, [mon] enfant, tes péchés sont pardonnés."

Pourquoi Jésus n'a-t-il pas guéri sur le champ ce paralytique comme il le faisait d'habitude ?
Ayant le don divin de lire les pensées des gens, Jésus avait discerné que ce paralytique était accablé par ses péchés. Il considéra alors cet état comme prioritaire et, discernant que cet homme était repentant, il voulut le soulager en lui disant avec tendresse que ses péchés étaient pardonnés.

9:3 Et voici, quelques-uns des scribes dirent en eux-mêmes : Cet homme blasphème.
4 Et Jésus, voyant leurs pensées, dit : Pourquoi pensez-vous du mal dans vos cœurs ?
5 Car lequel est le plus facile, de dire : Tes péchés sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi et marche ?

Les scribes étaient venus de Jérusalem pour guetter Jésus afin de voir s'ils pourraient trouver quelque chose contre lui. Lorsque Jésus dit au paralytique que ses péchés étaient pardonnés, ils pensaient avoir trouvé un point pour pouvoir l'accuser de blasphème. Jésus dévoile alors les mauvaises pensées de leurs cœurs qu'il était capable de voir. En raison de leurs préjugés et de leur égarement, ces conducteurs religieux n'étaient pas réceptifs aux paroles du Messie et ne pouvaient donc pas les comprendre.

L'argument que Jésus leur donne ensuite est irréfutable: "lequel est le plus facile, de dire: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi et marche ?" Les miracles de Jésus prouvaient que son oeuvre venait de Dieu. Pourquoi ne pas accepter alors que Dieu avait donné l'autorité à Jésus de pardonner également les péchés ? Après sa résurrection, Jésus à son tour donnera également cette autorité à ses disciples:

Citation :

Jésus leur dit de nouveau: «Que la paix soit avec vous! Tout comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie.» Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit: «Recevez le Saint-Esprit! Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.» (Jean 20:21-23)

9:6 Or, afin que vous sachiez que le fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés… ; alors il dit au paralytique : Lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison.
7 Et il se leva et s’en alla dans sa maison.
8 Et les foules, ayant vu cela, furent saisies de crainte, et elles glorifièrent Dieu qui donnait un tel pouvoir aux hommes.

Ni les scribes ni les foules ne pouvaient "voir" les péches du paralytique pardonnés mais tous ceux qui étaient présents l'ont "vu" se lever lorsque Jésus l'avait guéri miraculeusement. Qui pouvait alors avoir encore une seule raison de douter que Jésus pouvait vraiment pardonner aussi les péchés ?

En faisant ce miracle, Jésus s'est identifié au "Fils de l'homme", expression connue des Juifs et qui se trouve notamment dans le livre prophétique de Daniel où le "Fils de l'homme" est doté d'un pouvoir encore plus étendu que celui de pardonner les péchés et d'accomplir des guérisons miraculeuses :

Citation :

Pendant que je regardais dans mes visions nocturnes, quelqu'un qui ressemblait à un fils de l'homme est venu avec les nuées du ciel. Il s'est avancé vers l'Ancien des jours et on l'a fait approcher de lui. On lui a donné la domination, la gloire et le règne, et tous les peuples, les nations et les hommes de toute langue l'ont servi. Sa domination est une domination éternelle qui ne cessera pas et son royaume ne sera jamais détruit. (Daniel 7:13-14)

La foule présente lors de la guérison miraculeuse du paralytique glorifia Dieu mais réalisa-t-elle qui Jésus était vraiment ?
En lisant ce récit, réalisons-nous aujourd'hui que Jésus est le "Fils de l'homme" prédit dans la prophétie de Daniel et qu'il règne comme roi au milieu de ses ennemis depuis sa résurrection puisqu'il a dit à ses disciples à l'époque avant de remonter au ciel : "Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre." (Matthieu 28:18)

9:9 Et Jésus, passant de là plus avant, vit un homme nommé Matthieu, assis au bureau de recette ; et il lui dit : Suis-moi. Et se levant, il le suivit.

Matthieu raconte brièvement comment il devint lui-même un disciple de Jésus engagé à fond avec le maître. Il ne tait pas qu'il était un publicain lorsque Jésus l'appela à le suivre. Les publicains étaient des collecteurs d'impôts subalternes Juifs au service de l'occupant romain. Ils étaient détestés par la population locale.

Luc rapporte aussi comment Matthieu se mit à suivre Jésus :

Citation :

Jésus sortit et il vit un collecteur d'impôts du nom de Lévi assis au bureau des taxes. Il lui dit: «Suis-moi.» Et laissant tout, il se leva et le suivit. (Luc 5:27-28)

Matthieu Lévi avait des revenus garantis. En "laissant tout" pour suivre Jésus, il fit preuve d'une grande foi. Le choix de Matthieu fait par Jésus prouva aussi que les publicains n'étaient pas tous corrompus. Matthieu se tenait certainement à la recommandation de Jean-Baptiste aux publicains qui venaient vers lui : «N'exigez rien de plus que ce qui vous a été ordonné.» (Luc 3:13) Luc rapporte aussi la rencontre de Jésus avec le publicain Zachée qui déclara : «Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens et, si j'ai causé du tort à quelqu'un, je lui rends le quadruple.» ( Luc 19:8 )

L'excellent Évangile écrit par Matthieu prouve que Jésus a fait un bon choix en l'appelant à le suivre.

9:10 Et il arriva, comme il était à table dans la maison, que voici, beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent et se mirent à table avec Jésus et ses disciples ;
11 ce que les pharisiens ayant vu, ils dirent à ses disciples : Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ?
12 Et Jésus, l’ayant entendu, leur dit : Ceux qui sont en bonne santé n’ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal.
13 Mais allez et apprenez ce que c’est que : « Je veux miséricorde et non pas sacrifice »  ; car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.

Dans le récit parallèle de Luc, on trouve la précision : "... Lévi lui offrit un grand festin dans sa maison, et beaucoup de collecteurs d'impôts et d'autres personnes étaient à table avec eux. ..." (Luc 5:27-32) Matthieu fait ses adieux à ses collègues et Jésus était également présent avec ses disciples lors de ce "grand festin" qui se tenait en plein air, donc à la vue des passants. Les Pharisiens, qui guettaient toujours Jésus pour trouver un point d'accusation contre lui, observèrent à distance car ils se rendraient impurs à leurs propres yeux par la fréquentation de ces publicains. À un moment donné, ils eurent l'occasion de poser la question aux disciples de Jésus : "Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? " Jésus donne une explication irréfutable : "Ceux qui sont en bonne santé n’ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal." Puis il cite le prophète Osée 6:6 où il est écrit : "Je veux miséricorde et non pas sacrifice" en justifiant son attitude par les paroles "car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs." Peut-on imaginer un médecin n'ayant pas contact avec ses patients ? Jésus était un "médecin" miséricordieux et compatissant !

À une autre occasion, Jésus donnera encore de plus amples informations également destinées à faire réfléchir les Pharisiens, les scribes et bien d'autres auditeurs ou lecteurs qui s'imaginent être meilleurs que les autres :

Citation :

Or tous les collecteurs d’impôts et les pécheurs s’approchaient de lui pour l’entendre. 2 Les Pharisiens aussi bien que les scribes murmuraient donc, en disant : “ Cet [homme] fait bon accueil à des pécheurs et il mange avec eux. ” 3 Alors il leur donna cet exemple, en disant : 4 “ Quel homme d’entre vous avec cent brebis, en perdant l’une d’elles, ne laissera pas les quatre-vingt-dix-neuf dans le désert pour aller après celle qui est perdue jusqu’à ce qu’il la trouve ? 5 Et quand il l’a trouvée, il la met sur ses épaules et se réjouit. 6 Et quand il revient chez lui, il convoque ses amis et ses voisins pour leur dire : ‘ Réjouissez-vous avec moi, parce que j’ai trouvé ma brebis qui était perdue. ’ 7 Je vous dis que c’est ainsi qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. (Luc 15:1-7)

14 Alors les disciples de Jean viennent à lui, disant : Pourquoi, nous et les pharisiens, jeûnons-nous souvent, et tes disciples ne jeûnent pas ?
15 Et Jésus leur dit : Les fils de la chambre nuptiale peuvent-ils mener deuil tant que l’époux est avec eux ? Mais des jours viendront, lorsque l’époux leur aura été ôté ; et alors ils jeûneront.

Qui sont les disciples de Jean  ? 

Des personnes qui ont entendu l'appel à la repentance afin d'être prêtes le moment venu pour recevoir le "Messie"' ... Jean avait clairement fait comprendre qu'il n'était que l'instrument annonciateur, le précurseur de celui dont il n'était pas digne de lacer les chaussures.  Ses disciples avaient-ils entendu son témoignage ?

Citation :

Vous en êtes vous-mêmes témoins; j’ai toujours dit: je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé comme son Précurseur. (Jean 3:28)

En fait, ceux-ci recherchaient la justice par les œuvres tout comme le faisaient les pharisiens, ils jeûnaient et priaient de manière à être vus des hommes; ils étaient venus à Jean  , avaient manifesté du repentir  en se faisant baptiser avec l'espoir matérialiste d'un rétablissement du royaume d'Israël. Cependant, ils n'étaient pas à la suite de celui  duquel Jean témoigna qu'il était le Christ.
Certes ils jeûnaient comme les pharisiens, dans le même esprit : celui de se faire voir des hommes. La question qu'ils posent à Jésus en est la démonstration.
Ils jugent sur les apparences et, comme les pharisiens, ils condamnent en fonction des apparences.  Les disciples de Jésus observaient certainement la loi tout comme Jésus, mais ils n'en faisaient pas un sujet de gloire ou de référencement par rapport aux autres (voir Luc 18 : 9 à 14 ). De plus, eux étaient à la suite  du messie dont Jean le baptiste fut témoin de l'onction, ce que Jesus souligna dans sa réponse aux disciples de Jean qui eux étaient restés dans le cercle ferme des fidèles de Jean. S'ils étaient vraiment sincères , ils auraient  eux aussi été  à la suite  de Jésus. 
Mais voilà, la chair une foi de plus reprenait le dessus ( voir Galates 5 : 19 à 21 ), restant à l'ombre de la loi,  ignorant que ce ne sont pas les œuvres qui sauvent mais la foi qui engendre les œuvres.

9:16 Et personne ne met un morceau de drap neuf à un vieil habit, car la pièce emporte [une partie] de l’habit, et la déchirure en devient plus mauvaise.
17 On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement les outres se rompent, et le vin se répand, et les outres sont perdues ; mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et tous les deux se conservent.

Dans les deux cas illustrés par Jésus, on subit une perte partielle ou même totale.
En effet, qui voudrait se promener en public avec un vieux vêtement rapiécé dont la réparation agrandit encore la déchirure ?
Et que resterait-il du vin nouveau mis dans une vieille outre ayant des fuites ou qui a même éclatée ?

Les membres du  peuple de Dieu de l'antiquité vivaient dans une période de transition durant laquelle "la loi de Moïse" transmise au Sinaï allait être accomplie et remplacée par "la loi du Christ" (Galates 6:2) ! En effet, la loi de Moïse devait servir de pédagogue conduisant au Messie et lorsque le Messie serait venu, elle aurait accompli son rôle :

Citation :

Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue. (Galates 3:24-25)

C'est donc la foi au Messie qui sauve car il a dit : "Je suis le chemin, et la vérité, et la vie. Personne ne vient vers le Père sinon par moi" (Jean 14:6).

Le temple de Jérusalem a été détruit en l'an 70, la prêtrise et les sacrifices offerts selon la loi de Moise cessèrent.
Beaucoup de religions et de communautés se sont développées depuis le 1er siècle dans le cadre de la Chrétienté. Elles ont gardé le vieux vêtement ou la vieille outre à vin !
Pour suivre le Christ, il n'est donc pas nécessaire de porter l'étiquette d'une de ces églises ou communautés chrétiennes en portant le vêtement rapiécé qu'elles fournissent. Les chrétiens authentiques suivent Jésus qui est vivant et elles portent sprituellement parlant le nouveau vêtement fourni :

Citation :

Il lui a été donné de s'habiller d'un fin lin, éclatant, pur.» En effet, le fin lin, ce sont les oeuvres justes des saints. ( Apocalypse 19:8 )

Voir aussi le sujet "La communauté mondiale des frères" en cliquant sur
https://jesus.forumgratuit.org/t2005-la-communaute-mondiale-des-freres-1pierre-59

9:18 Comme il leur disait ces choses, voici, un chef [de synagogue] s’étant approché lui rendit hommage, disant : Ma fille vient de mourir, mais viens et pose ta main sur elle, et elle vivra.
19 Et Jésus se levant le suivit, ainsi que ses disciples.

Alors que Jésus parlait encore aux disciples de Jean-Baptiste, voici qu'il est confronté à une nouvelle situation : Un chef de la synagogue vient avec grand respect lui dire que sa fille est morte. Matthieu est bref et vient directement au fait tandis que Marc et Luc rapportent qu'elle était mourante mais qu'un serviteur vint dire au père que sa fille est morte pendant qu'il parlait avec Jésus. Le chef de la synagogue manifeste une grand foi en disant à Jésus : "Viens et pose ta main sur elle, et elle vivra."

Jésus se mit alors à le suivre et Matthieu rapporte que ses disciples vinrent avec lui. De Marc et de Luc, nous apprenons que Jésus prendra Pierre, Jean et Jacques avec lui lorsqu'il entrera dans la chambre de la fille du chef de la synagogue.

20 Et voici, une femme qui avait une perte de sang depuis douze ans s’approcha par derrière et toucha le bord de son vêtement ;
21 car elle disait en elle-même : Si seulement je touche son vêtement, je serai guérie.
22 Et Jésus, s’étant retourné et la voyant, dit : Aie bon courage, [ma] fille ; ta foi t’a guérie. Et la femme fut guérie dès cette heure

Jésus n'avait vraiment pas de répit, il était sollicité même à son insu; ce fut le cas de cette femme  qui selon  ce que rapporte Marc:

Citation :

avait beaucoup souffert entre les mains de plusieurs médecins ; elle avait dépensé tout ce qu'elle possédait sans en tirer aucun avantage ; au contraire son état avait plutôt empiré. (Marc 5:26) 

Malade depuis de nombreuses années d'un flux sanguin qui selon la loi la rendait impure en permanence, d'où sa réticence à dire publiquement son handicap ( voir Lévitique 15:19 ), elle avait la conviction que le simple contact avec  Jésus la guérirait. Cependant, Jésus  pressentit son intention  , bien qu'au milieu de la foule il se rendit compte que quelqu'un l'avait touché : 

Citation :

Et Jésus dit : Qui m'a touché ? Comme tous s'en défendaient, Pierre dit : Maître, la foule t'entoure et te presse ! (Luc 8:45)           

Jésus se montra rassurant, soulignant que c'était la foi qui avait  fait œuvre de guérison chez cette femme.  Cela contrastait avec la grande majorité des auditeurs de Jésus lesquels le pressaient  pour le mettre à l'épreuve. Ce récit montre clairement que cette femme n'avait aucun doute quant au pouvoir de Jésus de la guérir , avons-nous la même conviction en ce qui concerne notre guérison spirituelle ?

Citation :

Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu; ( Ephésiens 2:8 )

Le récit que fait Marc de cette scène apporte cette précision :

29 A l'instant même, son hémorragie s'arrêta, et elle sentit dans son corps qu'elle était guérie de son mal. 30 Jésus se rendit aussitôt compte qu'une force était sortie de lui ; il se retourna au milieu de la foule et dit : « Qui a touché mes vêtements ? » Marc 5:29-30.

Jésus sentit une force sortir de lui avant même qu’il n'eut posé ses yeux sur elle.
Cette pauvre femme avait espéré si intensément en lui que la force active à l'oeuvre dans le Fils de Dieu la libéra de son mal instantanément !

23 Et Jésus, étant arrivé à la maison du chef [de synagogue], et voyant les joueurs de flûte et la foule qui faisait un grand bruit,
24 dit : Retirez-vous, car la jeune fille n’est pas morte, mais elle dort. Et ils se riaient de lui.
25 Et lorsque la foule eut été mise dehors, il entra et prit sa main, et la jeune fille se leva.
26 Et le bruit s’en répandit par tout ce pays-là.

Ce qui est remarquable  , c'est la spontanéité  avec laquelle Jésus réagit aux sollicitations des personnes qui sollicitent son aide. Pendant le temps qu'il fait le chemin vers le domicile du chef de la synagogue, la fille de celui-ci meurt, c'est le constat qui est rapporté par Marc :

Citation :

Il parlait encore, lorsque survinrent de chez le chef de la synagogue des gens qui dirent : Ta fille est morte ; pourquoi importuner encore le maître ? (Marc 5:35)

Déjà , les gens se sont rassemblés, pour chanter des complaintes comme s'était la coutume  ( voir 2 Chroniques  35 : 25 ), c'est donc au milieu d'une foule bruyante que Jésus arrive sur le lieu , 
Il rassure le gens  leur disant que la jeune fille dort  , en fait Jesus  , va effectuer une résurrection  , mais n'en tire pas une gloire particulière  , les faits se démontrant d'eux mêmes  , ainsi  le témoignage n'en prenait que plus de puissance puisque venant de ses propres détracteurs   

9:27 Et comme Jésus passait de là plus avant, deux aveugles le suivirent, criant et disant : Aie pitié de nous, Fils de David !
28 Et quand il fut arrivé dans la maison, les aveugles vinrent à lui. Et Jésus leur dit : Croyez-vous que je puisse faire ceci ? Ils lui disent : Oui, Seigneur.
29 Alors il toucha leurs yeux, disant : Qu’il vous soit fait selon votre foi.
30 Et leurs yeux furent ouverts. Et Jésus leur parla sévèrement, disant : Prenez garde que personne ne le sache.
31 Mais eux, étant partis, répandirent sa renommée dans tout ce pays-là.

Jésus rentre chez lui à Capernaüm après une journée mémorable.
Et voici que deux aveugles se mettent à le suivre - probablement guidés par quelqu'un - et ils criaient en disant : "Aie pitié de nous, Fils de David !"

Ces deux aveugles avaient reconnu en Jésus le Messie qui devait être "le Fils de David", l'héritier du trône en Israël. Mais le moment n'était pas encore venu de le propager car son heure n'était pas encore venue ! Aussi, après les avoir guéri, il leur recommanda sévèrement de ne pas le propager. (Nous verrons que lorsque Jésus fera plus tard une entrée triomphale dans Jérusalem comme "Fils de David", il sera exécuté par les Romains peu après comme "roi des Juifs" !)

Mais en partant après avoir été miraculeusement guéri par Jésus, ils se mirent à le raconter partout et cela fut connu dans tout le pays.

9:32 Et comme ils sortaient, voici, on lui amena un homme muet, démoniaque.
33 Et le démon ayant été chassé, le muet parla. Et les foules s’en étonnèrent, disant : Il ne s’est jamais rien vu de pareil en Israël ;
34 mais les pharisiens disaient : Il chasse les démons par le chef des démons.

Les Écritures différencient entre un muet handicapé physiquement et un muet possédé par un démon muet. Un démon muet ? Eh oui, les démons ne peuvent pas se permettre n'importe quoi en attendant que le jugement divin soit exécuté sur eux. Il est probable que ce démon a été trop loin en paroles dans son manque de respect envers Dieu. L'Évangile de Luc rapporte une discussion entre Zacharie et l'ange Gabriel venu lui annoncer que malgré son âge avancé et celui de sa femme, il deviendrait père de Jean-Baptiste :

Citation :

Et Zacharie dit à l’ange : Comment connaîtrai-je cela ? car moi, je suis un vieillard, et ma femme est fort avancée en âge. Et l’ange, répondant, lui dit : Moi, je suis Gabriel, qui me tiens devant Dieu, et j’ai été envoyé pour te parler et pour t’annoncer ces bonnes nouvelles. Et voici, tu seras muet et tu ne pourras point parler jusqu’au jour où ces choses arriveront, parce que tu n’as pas cru mes paroles qui s’accompliront en leur temps. (Luc 1:18-20)

Lorsque Jésus chassa le démon muet de l'homme possédé, ce dernier se mit à parler, à l'étonnement de la foule qui disait : "Il ne s’est jamais rien vu de pareil en Israël !" Il y avait pourtant eu de nombreuses choses surnaturelles opérées en Israël au cours de son histoire comme peuple de Dieu de l'antiquité !

Les nombreux miracles effectués par Jésus n'eurent pas un effet positif sur tous puisque les pharisiens, exaspérés, conclurent : "Il chasse les démons par le chef des démons." Quel aveuglement !

9:35 Et Jésus allait par toutes les villes et par les villages, enseignant dans leurs synagogues, et prêchant l’évangile du royaume, et guérissant toute maladie et toute langueur.
36 Et voyant les foules, il fut ému de compassion pour elles, parce qu’ils étaient las et dispersés, comme des brebis qui n’ont pas de berger.

Après le sermon sur la montagne exposé dans les chapitres 5 à 7, Matthieu rapporte les activités de Jésus d'une manière continue. Dans les chapitres 8 et 9, on voit Jésus actif du matin au soir et à peine a-t-il guéri un ou plusieurs malades, déjà d'autres viennent à lui, oui jusque dans la maison à Capernaüm où il habite. Jésus est engagé à fond dans son ministère, il sait qu'il a peu de temps pour enseigner ses disciples en privé et les foules en public, pour guérir, pour chasser des démons des possédés. En fait, il sait que selon la prophétie de Daniel 9:24-27, il n'a que 3 ans 1/2 pour faire son travail !

En faisant son devoir pour lequel le Père l'avait envoyé sur terre, Jésus était "ému de compassion" pour les foules en voyant quotidiennement de si près la misère du monde.

37 Alors il dit à ses disciples : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers :
38 suppliez donc le Seigneur de la moisson, en sorte qu’il pousse des ouvriers dans sa moisson.

Sous l'émotion , Jesus mesure la tâche à accomplir  , non seulement dans le territoire prioritaire d'Israël , mais encore dans toutes les nations :

Citation :

mais vous recevrez de la puissance lorsque l’esprit saint surviendra sur vous, et vous serez mes témoins non seulement à Jérusalem, mais aussi dans toute la Judée et la Samarie, et jusque dans la région la plus lointaine de la terre. ” ( Actes 1:8 )           

Oui , la tâche est grande c'est pourquoi Jésus demande à ses disciples de prier afin que les ouvriers deviennent nombreux. À la pentecôte qui suivit le sacrifice de Jésus , ils n'étaient que 120 , c'est alors que l'esprit saint entra en action selon la promesse de Jésus . À ce moment-là, 3000 leurs furent ajoutés et quelques temps plus tard 500 autres se joignirent aux moissonneurs  ; l'expansion fut rapide, au point que Paul put écrire  :

Citation :

 Mais il vous faut, bien sûr, demeurer dans la foi; elle est le fondement sur lequel vous avez été établis: tenez-vous y fermement sans vous laisser écarter de l’espérance qu’annonce l’Evangile. Cette Bonne Nouvelle, vous l’avez entendue, elle a été proclamée parmi toutes les créatures sous le ciel, et moi, Paul, j’en suis devenu le serviteur. (Colossiens 1:23)