A la gloire du Père et du Fils.
Nous te louons,ô Dieu ! Jusque dans ta demeure,
Là où règne la paix, la justice et l'amour,
De là où tu entends nos louanges et nos pleurs,
Car la joie, dans nos coeurs, ne règne pas toujours.
Toute ta création est encore dans l'attente
De la révélation de ton Fils bien-aimé,
Elle souffre, fléchit sous le poids de la tente
Qu'est notre corps mortel, malade du péché.
Mais quand donc viendra-t-elle cette période finale,
Où des peuples nombreux graviront ta montagne,
Où Sion l'emportera sur les armées du mal,
Tous ses fils équipés pour l'ultime campagne ?
Tu nous soumets, ô Père, à une dure épreuve.
Comment garder sa foi face à l'iniquité ?
Les justes sont spoliés et font tout ce qu'ils peuvent
Pour venir au secours de tous les affligés...
Les haines, les corruptions règnent en maîtres sur le monde.
C'est la loi du plus fort en n'importe quel lieu.
Satan est toujours là, et ses ministres immondes...
Et des chefs religieux qui ne valent guère mieux.
La richesse et les biens aveuglent la plupart.
Le profit est un dieu, le seul but à atteindre;
Qu'importe les moyens pour ceux qui sont avares :
''Amassons, amassons !'' La devise des pingres.
Nous ne pouvons, ô Père, demeurer insensibles
A toute la misère répandue sur la terre.
Aux cris de la détresse, ils persistent, inflexibles :
Car la raison d'Etat ignore les prolétaires.
Il vaut mieux, selon eux, engraisser les plus riches;
Les avantages sonnants en sont plus profitables...
''Continuons à coup sûr de préserver leurs niches,
Ce sera pour nous tous un avenir rentable !''
Entends-tu notre Dieu ce cri de désespoir ?
L'Evangile de ton Fils est bafoué partout,
Car peu nombreux sont ceux qui vivent dans l'espoir
De toutes tes promesses. Resterons-nous debout ?
Nous sommes las, ô Père, attendant ta justice.
Nos enfants nous questionnent : '' Mais quand reviendra-t-il ?''
Ils sombrent, déconcertés par ce monde de vices,
Dans des incertitudes, s'éloignant de ta ville.
Voilà où nous en sommes, ô Seigneur Tout Puissant !
Notre joie est ternie par les ténèbres ambiants.
Combien nous désirons s'ouvrir le firmament
Au retour de ton Fils et à son jugement.
Nos louanges vont vers toi, et vers notre Seigneur,
Vous êtes notre espérance, la promesse du bonheur.
Vous êtes notre confiance en dépit des malheurs.
Accordez-nous encore votre douce faveur !
Théophile